Une enquête réalisée par le Programme d’éducation civique (Peduc) de l’Université du Haut-Uélé du 5 au 18 mars indique que 80 % des habitants de la ville d’Isiro et ses environs ne sont pas prêts à aller aux urnes alors que la Commission électorale se prépare à organiser sept scrutins en 20 mois. 1480 personnes ont répondu à huit questions posées par les enquêteurs sur leur perception des élections antérieures.
«Nous pouvons dire que 80% de la population ne veut plus aller aux élections. 20% seulement ont dit: ‘nous, nous pouvons aller aux élections, parce que c’est un devoir civique», a indiqué la sœur Célestine Sumanende, directrice du Peduc.
Selon elle, beaucoup d’habitants d’Isiro n’ont pas compris le bien-fondé du processus électoral dans un pays.
Parmi les causes de ce désintérêt, la sœur Célestine Sumanende a évoqué aussi le fait que la population locale n’a pas non plus compris le rôle des députés:
«Quand ils étaient passés pour battre campagne, les élus avaient fait des promesses fallacieuses. Et ils ne sont pas arrivés à concrétiser ne fût-ce qu’un projet de tous qu’ils avaient promis à la population. C’est ce qui l’a découragée.»
Ce qu’il faut faire maintenant pour inverser la tendance, estime la directrice du Peduc, c’est de sensibiliser davantage la population. Ainsi dans les prochains jours, le Peduc va «expliquer à la population les missions d’un élu et […] le profil d’un candidat», a-t-elle précisé.