La plateforme fustige la démarche de l’UA qui est loin des réalités congolaises.
Comme nous l’avions annoncé hier mardi dans notre journal, EdemKodjo, émissaire de l’Union Africaine pour mener les consultations est à Kinshasa où il a entamé des contacts. Il était hier mardi à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour s’enquérir du déroulement du processus électoral en RDCongo. La journée d’aujourd’hui mercredi 20 janvier 2016 sera déterminante car, en principe, Kodjo commence ses consultations qu’il compte boucler le jour suivant, soit demain jeudi 21 janvier.
Fausse note parce que le Front Citoyen 2016, que l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devrait rencontrer, décline l’invitation. Des sources proches de cette plateforme de l’Opposition indiquent que cette dernière n’ira pas voir le Togolais. Une délicate mission pour ce vieux routier de la politique togolaise, dont sa visite prend fin le jeudi 21janvier prochain.
Composé de personnalités politiques et acteurs de la Société civile dont certains avaient pris part à la réunion de l’Ile de Gorée au Sénégal, le Front Citoyen 2016 ne jure que par le respect de la Constitution et des lois du pays. Pour son porte-parole,” le dialogue est un passe- temps ».
L’UA ignore les réalités congolaises
Dans un communiqué daté du 18janvier2016, signé par Me Jean-Claude Katende et Floribert Anzuluni, respectivement porte-parole et coordonnateur, le Front Citoyen 2016 constate avec stupéfaction que le communiqué de presse de l’Union Africaine du 14 janvier 2016 relatif à la tenue du « Dialogue Politique National en RDC “ reste muet sur le respect du délai constitutionnel. Ledit document allègue que c’est suite à la demande des citoyens, des acteurs politiques et de la société civile que le président Kabila a convoqué le “ dialogue “, note le communiqué du Front Citoyen 2016.
Le staff dirigeant de cette structure explique, dans un document, que le communiqué de l’UA ne fait à aucun moment mention du processus électoral volontairement bloqué, via différents stratagèmes du pouvoir en place.
Le Front Citoyen 2016 s’en tient au respect de la Constitution à travers l’organisation de l’élection du prochain président dans le strict respect du délai, mais regrette de voir que l’Union africaine qui a pris l’initiative de désigner Edem Kodjo pour faciliter le dialogue en RDC, n’a pas non plus évoqué l’aspect du respect du délai constitutionnel.
Pour le Front citoyen 2016, par ce geste, l’UA viole les articles 10 (point 1), 17 et 23 de sa Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance qui consacrent respectivement la suprématie de la Constitution et la tenue régulière des élections transparentes et libres dans les Etats partie. Il rappelle à l’Union africaine que les citoyens congolais ont un souci principal, celui du déblocage du processus électoral devant aboutir à une alternance démocratique au sommet de l’Etat, après une élection présidentielle tenue dans le strict respect du délai constitutionnel.
Il se rappelle de la détermination des citoyens qui ont clairement démontré, même au prix de leur vie, notamment les 19, 20 et 21 janvier 2015, leur farouche opposition à toute action susceptible de prolonger le mandat de l’actuel président au-delà du délai constitutionnel.
Considéré comme l’aile dure, le Front Citoyen 2016 dit” non à un 3ème mandat de Joseph Kabila, non au glissement, Non à la violation de la Constitution, non à la révision ou au changement de la Constitution, et s’oppose à l’organisation d’un référendum visant à modifier la Constitution
Respect des principes démocratiques
Le Front Citoyen 2016 précise que l’unité, la paix, la stabilité et le développement en République démocratique du Congo dépendent du respect des principes démocratiques, dont notamment le principe de l’alternance, tel qu’indiqué par le secrétaire général des Nations Unies lors de la présentation de son dernier rapport au Conseil de sécurité, et non de la tenue d’un dialogue dont le principal objectif est de renverser le régime constitutionnel en vigueur afin de maintenir au pouvoir l’actuel président, en violation de son serment.
Par GODE KALONJI