La mortalité maternelle demeure une préoccupation majeure pour la RDC. L’investissement dans la formation de la sage-femme en vue d’accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale devient un impératif pour la RD Congo. C’est dans ce cadre que la célébration, hier mardi 05 mai, de la journée internationale de la Sage-femme a été mise à contribution par l’UNAAC (Union nationale des accoucheurs et accoucheuses du Congo) à l’Institut National Pilote d’Enseignement des Sciences de Santé(INPESS).
L’UNAAC en a dévoilé le secret pour l’atteinte des OMD 4, 5 et 6. A ce sujet, les études menées et les expériences ont indiscutablement démontrés que vouloir lutter contre la mortalité maternelle et infantile sans la sage-femme ne serait qu’une utopie. Car, indique-t-on, les pays qui ont investi dans la pratique de sages-femmes ont vu leur taux de mortalité maternelle et infantile baissé sensiblement. C’est pourquoi, la RDC a réellement besoin de prendre des mesures audacieuses en matière de la santé de la mère et de l’enfant. Cet investissement consiste en la formation des sages-femmes, en la règlementation de la profession (mise en place d’un organe régulateur).
LA RDC A PLUS QUE JAMAIS BESOIN DES SAGES-FEMMES POUR SAUVER DES VIES
« Sage-femme, pour un avenir meilleur », tel est le thème choisi pour cette année. Les faits montrent que les sages-femmes ayant reçu une éducation et se basant sur les normes internationales sont en mesure de dispenser 87% des soins essentiels nécessaires aux femmes et à leurs bébés. Un cas de figure a été illustré pour la ville de Bandundu à travers les appels d’urgences qui sauvent les vies des femmes et des bébés. Il convient de souligner que les sages-femmes sauvent à la fois les familles et le monde entier.
Selon le Représentant adjoint de l’UNFPA, Ohashi Keita, des investissements plus importants sont réclamés pour accroître le nombre de sages-femmes et améliorer la qualité et la couverture de leurs services. Il affirme que L’UNFPA continuera à soutenir les services de sages-femmes et la santé sexuelle et procréative, ainsi que les droits en matière de procréation. En outre, il s’efforce d’assurer un avenir de santé aux générations présentes et futures.
Le président national de l’UNAAC a, pour sa part, salué l’investissement déjà réalisé par le Gouvernement congolais et les partenaires, en l’occurrence l’UNFPA, pour la mise en place en RDC d’un programme de formation axé sur les compétences, répondant non seulement aux normes et aux standards internationaux, mais aussi aux besoins de bénéficiaires. La création au sein des ISTM d’une section sage-femme autonome, l’équipement des institutions de formation de sages-femmes en matériel technique, didactique, informatique et les mobiliers de bureau par l’UNFPA.
AMELIORER L’ENVIRONNEMENT PROFESSIONNEL DE LA SAGE-FEMME POUR UNE PRISE EN CHARGE DE QUALITE ASSUREE AUX FAMILLES
Le président national de l’UNAAC a émis le vœu de voir la pratique sage-femme avoir une législation et une règlementation propre pour garantir les soins de qualité au public, protéger le titre professionnel et la sage-femme elle-même. Son souhait est de voir la profession être règlementée d’abord par la signature de l’arrêté ministériel qui consacre la catégorie professionnelle dénommée sage-femme au sein du ministère de la Santé. Ensuite, la mise en place d’un organe régulateur de la profession : « l’Ordre de Sage-femme du Congo ». La difficulté étant de travailler sans cadre juridique approprié.
Toutefois, l’implication des partenaires dans l’appui technique et financier ainsi que leur plaidoyer dans le processus de la réglementation de la profession Sage-femme en RDC est attendue. Par ailleurs, l’UNAAC s’engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire siennes les actions du Gouvernement en matière de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (SMNE) et honorer par conséquent l’appui des partenaires.
Puisqu’il a été impérieux pour l’UNAAC de s’aligner derrière les normes et standards internationaux, une profonde restructuration de cette structure a été réalisée. Le changement de sa dénomination en Société congolaise de la pratique Sage-femme (SCOSAF en sigle) en lieu et place de l’UNAAC.Il y a également la modification de son logo en celui de mains professionnelles pour sauver les vies, plutôt que de celui des mains portant un bébé. Tout comme l’adoption de la tenue professionnelle universelle de couleur rose au péril d’autres couleurs.
Le Secrétaire général à la Santé a, quant à lui, réaffirmé l’engagement du Gouvernement à prendre des décisions sociopolitiques axées sur les compétences d’une sage-femme autonome. Le lancement des activités marquant le mois de la Sage-femme est donc effectif. Ces activités s’étendront sur toute l’étendue de la République. Elles couvriront plus les activités de planification familiale. Car, en elle-même, la planification familiale (PF) peut réduire de près de 50% la mortalité infantile et maternelle. Anne-Osée SEMOPA/Stagiaire