Révision de la Constitution. La bataille sera longue et populaire. Les ingrédients, pour y arriver, ne manquent tant du côté des révisionnistes que des antirévisionnistes. Le dernier groupe, avec les Evêques en tête, a sorti ses griffes. Non seulement qu‟ils s‟opposent à toute initiative de révision, mais ils s‟engagent dans un processus d‟éveil de conscience et de protection de la nation. Des enseignements quant à ce, se donneront dans les paroisses pour que personne n‟ignore leur portée. La détermination des uns n‟affaiblit pas l‟engagement des autres. Les révisionnistes, eux, s‟activent de leur côté pour atteindre leur objectif. La démarche, pour ce faire, est bien simple, mais tout aussi ingénieux. Elle procède de la compréhension du discours prononcé par le Président de l‟Assemblée Nationale, lors de la rentrée parlementaire du 15 septembre. A l‟occasion, Aubin Minaku avait laissé un petit vide sur la question de la révision constitutionnelle, un interstice que Claude Mashala, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), candidat malheureux aux législatives de 2011, a exploité, pour arriver à chambouler, totalement, l‟architecture institutionnelle plombée dans la Constitution. Il part du postulat que la Constitution actuelle est le fruit des belligérants de Sun City. En conséquence, elle est en inadéquation avec les réalités actuelles. Ce faisant, il a initié une pétition pour recueillir les signatures, parce qu‟il en faut 100.000 pour que la voie de la recevabilité s‟ouvre pour lui au niveau du Parlement. Le nombre de signatures récoltées, à ce jour, témoigne de son engagement à réussir son pari. Des recoupements, faits sur base des éléments couchés dans les colonnes de certains tabloïds parus à Kinshasa, indiquent que quelque 50 cahiers-registres circulent pour recueillir des signatures. La moisson est déjà abondante.
Pour la ville-province de Kinshasa, 70.000 signatures, 60.000 au Katanga, 5.000 dans le Bas-Congo. Le compte va au-delà du nombre exigé. Il ne reste pour Claude Mashala que d‟aller procéder au dépôt et attendre pour voir si l‟examen de ces signatures peut déclencher la procédure référendaire pour le changement de la Constitution. S‟il peut bien se frotter les mains, une étape importante l‟attend au Congrès, celui de voir sa démarche obtenir le ¾ de votes favorables. Seulement, la configuration actuelle de deux chambres du Parlement laisse penser à des scénarii d‟un autre genre. Il suffit de prendre en compte la déclaration de Kengo, de ses proches alliés, qui sont nombreux au Sénat. Ils l‟ont montré à la suite de l‟élection du Bureau de cette institution. Il y a toutes les forces politiques de l‟opposition, certains partis politiques de la Majorité Présidentielle qui se sont déjà clairement prononcés contre la révision, ainsi que d‟autres qui refusent de s‟afficher ouvertement. Le front a grossi et risque de faire échec à la démarche.