Le général Célestin Kanyama cité dans une sale affaire

Vendredi 10 octobre 2014 - 13:21

Extorsion de biens, tortures et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Le Commissaire de la Police ville de Kinshasa est accusé par la VSV d’avoir extorqué une Jeep de Marque BMWX5 d’un paisible citoyen congolais

La Voix des sans Voix pour les droits de l’homme(VSV) a organisé hier jeudi 9 Octobre courant à son siège, dans la commune de Ngaliema, une tribune d’expression libre à l’intention des membres et proches des familles des victimes de violations des droits humains à Kinshasa.

Cette tribune a tourné autour des cas d’enlèvements, de détentions illégales, extorsions de biens, tortures et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

S’agissant du cas d’extorsions de biens, tortures, la VSV a donné la parole à Bolongo Youssouf Joseph, victime d’extorsion d’une jeep de marque BMWX5 et de traitements cruels, inhumains ou dégradants sur ordre du commissaire provincial de la PNC ville de Kinshasa, général Célestin Kanyama.

En effet, en date du 2 septembre 2013 vers 10 heures, au moment où Bolongo Youssouf Joseph se présentait dans la maison communale de Kintambo, au lieu d’exposition des véhicules pour y retirer la jeep BMW X5 de son jeune frère, Mpiana Mukamba Jonas (sujet britannique d’origine congolaise vivant à Londres en Grande-Bretagne), afin d’effectuer quelques courses, a été surpris par l’irruption de sept agents de la Police nationale congolaise (PNC). Ces derniers, sans mandat, ni autres titres, l’ont entouré et réquisitionné la jeep BMWX5 sous prétexte que celle-ci serait litigieuse.

Sur ces entrefaites, Bolongo Youssouf Joseph et la jeep seront immédiatement acheminés au siège du district de la Lukunga de la PNC au camp Lufungula à Kinshasa/Lingwala. Chemin faisant, les policiers qui escortaient la victime ont fouillé ses poches et lui ont extorqué une importante somme d’argent.

Sur les lieux, la victime a été présentée devant l’Opj Dogo qui l’a auditionné sur procès verbal. A son arrivée, selon la VSV, le général Kanyama aurait ordonné aux policiers d’infliger des traitements inhumains et dégradants à Bolongo Youssouf Joseph pour avoir opposé une résistance à la remise des documents de bord du véhicule » litigieux « .

A en croire la VSV, suite à son refus persistant, la victime a été contrainte, par le Général Célestin Kanyama au » supplice d’une roue de véhicule » la contraignant à se mettre en position circulaire comme un pneu de véhicule et de rouler en faisant dix tours dans une eau boueuse après la tombée de la pluie sur une distance d’environ cent mètres.

Selon l’Ongdh , cette scène s’est déroulée en présence de la femme de Bolongo, ses enfants et d’autres personnes se trouvant sur les lieux notamment des jeunes marginaux communément appelés » Kuluna » arrêtés durant l’opération Likofi et détenus au camp Lufungula, les habitants du camp Lufungula, les policiers…

Compte tenu de la torture dont a fait l’objet Bolongo Youssouf Joseph au camp Lufungula, son épouse sera contrainte de remettre les documents du véhicule au général Célestin Kanyama après les avoir récupérés à domicile.

Suite à la détérioration de sa santé, Bolongo Yousouf Joseph a été libéré cinq jours après son arrestation moyennant paiement d’une somme de deux cent cinquante dollars américains (250 $ US).

D’après la VSV, il y a plus d’une année que la jeep BMWX5 est toujours gardée par le général Kanyama qui l’utiliserait à ses propres fins.

L’ongdh déplore le fait que toutes les démarches effectuées par la victime auprès des autorités politiques et judiciaires tant militaires que civiles du pays demeurent infructueuses nonobstant les preuves d’appartenance dudit véhicule à Mpiana Mukamba Jonas (documents de douane et d’obtention de la plaque d’immatriculation…).

D’après la victime, cette affaire est bien connue par la Justice militaire, plusieurs fois convoqué, le chef de la police ville de Kinshasa refuse de répondre à l’appel de l’auditorat militaire.

Des agents de l’ANR/Mitendi menacent les paisibles citoyens

Au cours de cette tribune, la VSV a signalé le cas d’Arthur Mpende Kabala, agent et fonctionnaire de l’Etat au Secrétariat général du Ministère de la Justice et Droits Humains, victime de menaces de la part des agents de l’ANR/Mitendi.

En effet, le 12 septembre 2014, deux de ces agents dont un certain Serge KONGO et Mme Charlotte alias Ma Mondele croisent Arthur Mpende Kabala sur la route, et sans aucun ménagement, le menacent et le trainent jusqu’à leur bureau.

Sur place, ils lui déclarent » qu’il est contre les cinq chantiers du Chef de l’Etat et qu’il avait trafiqué le compteur de la Regideso installé chez lui » dans le but de distribuer frauduleusement de l’eau aux non abonnés.

Des investigations menées sur place par le commissaire principal Roger Kamba Kubanangidi, commandant du Sous-ciat Mitendi, n’ont pas confirmé les faits.

Mais pour avoir établi son rapport écrit le 13 septembre 2014, cet officier de la Police nationale congolaise (PNC) est à son tour visé et menacé par les agents de l’ANR qui sont déterminés à causer du tort aux deux victimes.

Selon les informations reçues par la VSV, ces agents de l’ANR/Mitendi excelleraient dans les tracasseries contre la population de cette partie de la capitale.

La détention illégale et prolongée de Me Michel Shetebo Byamungu à Khartoum inquiète la VSV

Le 29 septembre 2007, un avion Antonov 12 séries 00347003 immatriculé 9Q-CZB de la société russe KNG-TRANSAVIA/AVIAKRILO est détourné de sa destination initiale de Kisangani-Goma, en RD Congo, pour Khartoum au Soudan.

Outre les six membres d’équipage, une dizaine de passagers congolais à bord parmi lesquels Maître Michel Shetebo Byamungu, avocat au barreau de Kinshasa/Matete et conseiller au Ministère de l’Energie qui se rendait en mission officielle de service à Goma avec un ordre de mission en bonne et due forme, est toujours en détention à Karthoum.

La société précitée appartient à un sujet russe Vladimir Panevin Victor qui avait cédé l’aéronef en leasing à l’entreprise de droit congolais Business and Cargo Company.

Les recherches effectuées par les autorités congolaises ont abouti à la localisation de l’avion détourné dont l’atterrissage à été confirmé par les autorités du Soudan dans la note verbale n°MFA/ETR/12/3/7/3 du 28 octobre 2007.

Les lettres de transport aérien de l’avion Antonov 12 renseignaient une importante cargaison de marchandises notamment plus ou moins quinze tonnes de cassitérite et de plus de deux tonnes d’huile de palme.

Après de nombreuses recherches, l’hypothèse d’un crash de l’avion avait été écartée puisque l’aéronef avait bel et bien atterri à l’aéroport de Khartoum à 15 heures en provenance de l’aéroport de Bangboka à Kisangani où il a décollé dès 9 heures TU.

Tous les passagers congolais à bord auraient été détenus au secret à l’aéroport dès leur atterrissage à Khartoum au Soudan où ils sont étonnamment abandonnés à leur triste sort par les autorités congolaises contrairement à ce qui se passe sous d’autres cieux.

Il sied de relever qu’à ce sujet, le 17 octobre 2007, le député Masu-Ga Rugamika Léonard avait adressé une motion d’information à l’attention de la plénière de l’Assemblée nationale.

De même, le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, avait instruit par sa lettre référencée n°4765/D.024/5772/PGR/SAK/2010 du 14 septembre 2010, les procureurs généraux près les Cours d’Appel de Kisangani et Goma, d’ouvrir des investigations sur la disparition de cet avion.

Aucune suite n’a été réservée à ce dossier jusqu’à ce jour. La VSV invite le gouvernement de la RDC à s’impliquer pour obtenir la libération de cet avocat.

Par Godé Kalonji Mukendi

 

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