*Je considère que c’est un devoir moral de dire respectueusement et librement au Chef de l’Etat ce que des millions de Congolais pensent et disent tout bas, même autour de lui.
*Je ne serai pas dans le camp des flatteurs et thuriféraires qui tournent leur casaque par la suite.
Depuis la publication de la lettre du G7 adressée au Président de la République, le microcosme politique congolaise traverse une période de fortes turbulences.
Dans les états-majors des partis et regroupements politiques, c’est le temps des reniements ou des soutiens inconditionnels aux autorités morales, ainsi que des débauchages éhontés. Les plateaux des télévisions tant publiques que privées, de même que les organes de presse écrite sont pris d’assaut par des opportunistes en quête de postes ministériels, dans les entreprises publiques ou encore dans la territoriale.
Pour avoir osé lever leurs doigts, les leaders du G7 font l’objet d’une diabolisation à outrance. Leurs cadres qui servent la nation dans les diverses institutions publiques ont été soumis à une dure épreuve de trahison ou de fidélité à leurs partis politiques. Le président du Parti Démocrate Chrétien (PDC) et co-signataire de a lettre du G7, José Endundo Bononge, est l’une des victimes de cette triste réalité, à travers l’un de ses cadres, membre du gouvernement Matata II. Avant d’être viré du gouvernement, le vendredi 25 septembre dernier, ce jeune cadre a tourné le dos tambour battant à son parti politiqué, ainsi qu’à son autorité morale, refusant de remettre son tablier.
La leçon du MSR
José Endundo salue la discipline, l’esprit de solidarité, la cohésion du Mouvement Social pour la République (MSR). Le MSR, a-t-il souligné, a démontré sa forte cohésion après la fronde. Révoqué de son poste de conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, au lendemain de la lettre du G7 à ce dernier. Les députés, sénateurs et ministres MSR n’ont pas hésité un seul instant à abandonner leurs postes et avantages y relatifs pour affirmer leur attachement à leur formation politique et à leur Autorité morale, Pierre Lumbi. Au PDC, par contre, l’un de ses cadres quia préféré tourner le dos au parti et à son autorité morale, vient d’être désillusionné et défénestré. D’un ton paternel, José Endundo a réagi à ces termes : «On ne peut pas me reprocher dé soutenir les jeûnes, même si la personne sur qui j’avais porté mon dévolu m’a infligé .une gifle. Mais il faut que les jeunes apprennent... Pour nous, cet incident est clos.
Pour ma part, je considère que c’est un devoir moral de dire respectueusement et librement au Chef de l’Etat ce que des millions de Congolais pensent et disent tout bas, même autour de lui.
Je voudrais qu’on se souvienne de moi d’avoir dit et écrit au Chef de l’Etat mon intime conviction. Même si autour de lui de nombreux proches collaborateurs, pour de raisons diverses, n’osent le lui dire.
J’insiste sur le fait que le Président de la République est encore jeune et a de l’avenirdevant.lui. Il a fait preuve de beaucoup d’abnégation en partageant son pouvoir avec quatre vice-présidents, Il a initié la paix, il a relancé l’économie...qu’il n’écoute pas les sirènes de ceux- qui l’ont mis en opposition avec des structures majeures comme l’Eglise Catholique ou la communauté internationale. »
«J’ai eu le privilège et la tristesse d’être en contact avec le Président Mobutu la nuit du 09 Avril 1997, et je me souviendrai toute ma vie de ce qu’il m’avait dit ce jour-là alors que je venais de lui annoncer la chute de Lubumbashi «aucun intérêt, aucune ambition ne vaut la paix et l’unité des Zaïrois». Ce qui se passe actuellement me fait penser à la même chose ceux qui, après avoir vanté et servi Mobutu, se sont mis à dire tout le mal de lui, évoquant des séances de sorcellerie et des inventions de toutes sortes. Je ne serai jamais dans le camp dé flatteurs et de thuriféraires Et je me moque de tous ces défilés, des motions de soutien qui seront oubliés dès le départ du Président Kabila. On ne peut pas me dire que je n’aie rien appris ni compris de la proximité respectueuse que j’ai eu avec le Président Mobutu ».
Pour qui roule le G7?
Selon certaines rumeurs, le G7 roulerait pour le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, en prévision de la prochaine élection présidentielle, qui s’approché à pas d’anti lope. Et cela d’autant plus que l’actuel Chef de l’Etat ne pourra plus se représenter pour un troisième mandat consécutif.
«Qui veut noyer son chien l’accuse dé rage», souligné’ le président, du PDG qui fait observer que les’ sept. signataires de cette, lettre qui a volé la vedette à l’actualité politique nationale et sert de menu à tous les débats dans la capitale, ne sont nullement des néophytes, mais des grands noms de la politique congolaise. Charles Mwando Nsimba dé l’UNADEF, Gabriel Kyungu wa Kumwanza de I’UNAFEC, Olivier Kamitatu de l’ARC, Christophe Lutundula Apala de l’ADP/MSDD, Dany Banza de l’ACO et José Endundo du PDC ne se sont réunis que ‘pour la causé nationale et non pour des intérêts égoïstes, individuels comme le prétendent des méchantes langues.
Le président du PDC s’étonne qu’on cite seulement Moïse Katumbi et pas trois autres candidats tapis au Bureau Politique de la Majorité qui n’attendent que l’occasion pour se manifester !
«L’on doit éviter de distraire la population par des’ considérations subjectives, partisanes et dépolir- vues de tout fondement. Au lieu de diaboliser le G7, U faut plutôt réfléchir sur le contenu de cette lettre ouverte. Le G7 a le malheur d’avoir dit tout haut ce que bon nombre des membres de la majorité présidentielle disent tout bas. « L’histoire jugera ».
Ngoy Mulunda, donneur de leçon?
Dans sa dernière déclaration, l’ancien président de la CENI, le pasteur Ngoy Mulunda, a qualifié les revendications, du G7 d’inopportunes et dangereuses. Selon lui, les frondeurs ont opté pour une fuite en avant à l’idée que le navire de Joseph Kabila va couler.
Le président du PDC se demande si le pasteur Ngoy Mulunda a une quelconque leçon à donner aux Congolais. Cela d’autant plus que nous savons que son passage à la tête de la CENI a été catastrophique pour le pays. Au lieu de distraire l’opinion, il doit plutôt appeler la paix des cœurs.
Par Michel LUKA