Kinshasa connaît depuis le début de cette année 2016 un délestage sévère, qui fait que plusieurs de ses quartiers sont privés d’électricité pendant plusieurs heures.
Le directeur de distribution de la Société nationale d’électricité (SNEL) justifie cette situation par l’étiage du fleuve Congo depuis le début de la saison sèche.
Dans certains quartiers de Lemba, Matete, Ngaba, Makala, Ngiri-Ngiri et Kasavubu, les habitants affirment avoir passé de nombreux jours entiers sans électricité. «Sur sept jours de la semaine, nous avons de l’énergie électrique pendant trois jours dans notre quartier», a ainsi témoigné un habitant de Kasa-Vubu.
Dans la commune de Kasavubu, quartier Assossa, certaines rues sont privées d’électricité depuis longtemps. A Ngiri-Ngiri, sur le tronçon compris entre le rond-point Moulaert et l’arrêt Bambole, l’électricité est desservie en moyenne deux fois par semaine.
Parfois, elle n’est rétablie que la nuit vers 23 heures, pour repartir à 5 heures ou 6 heures du matin.
La capitale congolaise connaît actuellement un déficit de près de 100 Mégawatts sur les 430 de consommation normale que requiert la ville de Kinshasa.
Le directeur de distribution de la SNEL/Kinshasa, José Maolo, a reconnu que le trois quarts de la ville est placé sous le régime du délestage.
«A cause de ce phénomène d’étiage du fleuve Congo, on déleste près de 80 Mégawatts aux heures de pointe. Parfois, on va même jusqu’à 100 Mégawatts dans des circonstances beaucoup plus contraignantes d’exploitation», affirme-t-il, avant d’encourager les Kinois à « utiliser rationnellement l’électricité ».
«Une lampe à faible consommation demande cinq fois moins d’énergie qu’une lampe à incandescence. Si on remplace les lampes à incandescence par celles économiques, on peut faire un gain de 80 à 100 Mégawatts», explique-t-il.
Pour lui, la SNEL pourrait résorber le déficit causé par l’étiage si les abonnés recourent notamment aux lampes économiques.
En 2011, la situation s’était posée avec acuité, l’étiage .s’étant ajouté aux pannes de plus de huit groupes que comptent les deux centrales du barrage, Inga I et Inga II et dont la réhabilitation était évaluée à plusieurs dizaines de millions de dollars américains.
Par Julie MUADI