Contrairement à Moïse Katumbi Chapwe qui n’ambitionne pas de gouverner le Haut Katanga ayant la ville de Lubumbashi comme chef-lieu, quatre de ses collègues des provinces démembrées se démènent comme des diables pour se maintenir au pouvoir dans l’une ou l’autre partie découpée de leurs anciennes entités politico-administratives respectives. Alphonse Ngoyi Kasanji, Jean
Kamisendu, Jean Bamanisa Saïdi et Alex Kande Mupompa, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, comptent même sur l’appui de certains hommes du sérail présidentiel pour garder leurs fonctions quelle que soit la portion du territoire.
Les deux premiers cités ont comme parrain Evariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge, Vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur et de la Sécurité. Me Nkulu Kilombo, homme fort du régime depuis Mobutu Sese Seko jusqu’à ces jours, soutiendrait le dossier de Bamanisa qui est aussi un opérateur économique bien connu à Kinshasa où il compte une société spécialisée dans l’embellissement des avenues. Ce dernier a été aussi parmi les pétroliers nationaux mis aux arrêts à l’époque du Ministre de l’intérieur Gaëtan Kakudji.
Quant à Alex Kande, il a comme défenseur son cousin François Mwamba Tshishimbi avec lequel il est habitué depuis le jeune âge. L’homme de l’ADR, collectif qu’il a créé après son départ du MLC, allait régulièrement passer ses vacances chez sa tante qui n’est autre que la mère de Kande, à Kananga, au Kasaï Occidental. Pas plus tard qu’il y a deux jours, Evariste Boshab a défendu les dossiers de ses poulains au cours d’une réunion tenue au Palais de la Nation convoquée pour évaluer l’Arrêt rendu par la Cour constitutionnelle autour de la requête de la CENI. L’ancien SG du PPRD ne se serait pas empêché de parier en bien de Ngoyi Kasanji dit Ngokas et de Jean Kamisendu devant les autres hommes du sérail présidentiel. L’ancien président de la FECODI, syndicat défendant les intérêts donc des négociants du diamant et de l’or, est considéré par Boshab comme l’unique personne capable de contenir les membres de l’UDPS en cas de toute contestation. Boshab prétend que Ngokas aurait anéanti cette formation politique à Mbuji-Mayi. Ce dernier reste utile, selon la déduction qu’on peut tirer de son analyse, en prévision du glissement tant chéri par plusieurs ténors de la Majorité présidentielle. Mais c’est le bilan de Ngokas à la tête de l’ancienne province du Kasaï Oriental qui demeure difficile à défendre. Pas plus tard qu’hier jeudi 10 septembre, le gouverneur e été cité dans une rafle d’un diamant de grande qualité appartenant à l’enfant d’une notabilité de Mbuji-Mayi ayant laissé des traces dans cette ville diamantifère. L’affaire a fait grand bruit dans cette partie de la RDC avant d’être portée devant les instances judiciaires. Il est également cité dans plusieurs dossiers du genre.
Des ressortissants du Kasaï Oriental vivant à Kinshasa avaient dernièrement déploré ses méfaits au cours d’une rencontre à.la Paroisse Notre Dame de Fatima située à Gombe. Ngokas est considéré comme le responsable du dépeuplement de nombreux est-kasaïens à cause de son comportement frisant le triomphalisme et La déconsidération d’autrui.
Ce bilan ne décourage pas le gouverneur sortant qui force la main à Boshab. Ayant appris que ce dernier était dans un appareil de Fly-CAA en provenance de Lubumbashi transitant par Mbuji-Mayi, l’homme d’Affaires devenu politicien a tout fait pour prendre place à bord du même avion à l’étape du chef-lieu de l’ex Ka aï Oriental, dans le but de rencontrer son parrain. Ce voyagé a été effectué avant la réunion au cours de laquelle l’ancien SG du PPRD l’a défendu, une façon de dire que tout s’était bien passé.
Non à la politisation
L’Arrêt de la Cour constitutionnelle ouvre grandement la porte à la nomination des gouverneurs de province, du fait que l découpage entrevoyait déjà la gestion de nouvelles entités, au-delà de 120 jours de la promulgation de la loi y relative, par les Hauts commissaires à la suite de la disparition des fonctions de Directeurs de province. Mais deux thèses s’affrontent dans le camp de la MP. L’une soutient la nomination de gouverneurs dans les 21 provinces en laissant de côté ceux qui n’ont pas été fidèles.
Mais de difficultés surgissent. On risque de se retrouver devant les autorités provinciales ayant été élues redevables devant les Assemblées provinciales pendant que les autres triées parmi les administratifs qui ne les seront pas. Dans le cadre constitutionnel de la Conférence des gouverneurs, la gestion de ces deux types d’autorités posera aussi problème. L’autre tendance préfère geler ce dossier jusqu’à la fin dialogue de manière que certains gouverneurs proviennent de l’Opposition en .vue de l’organisation concertée de futures élections.
La donne Moïse Katumbi
L’un des hommes à humilier serait le gouverneur sortant du Katanga, Moïse Katumbi. Bien que non candidat à sa succession, ce dernier miserait désormais sur ses pions que la MP aura du mal à battre devant les urnes en cas d’élection de gouverneurs. L’objectif principal au Katanga étant le contrôle de la riche province minière de Lualaba avec comme chef-lieu la ville de Kolwezi. C’est aussi pour contourner cette situation que la MP fait tout pour éviter ce scrutin et passer par les nominations
Faut-il tout politiser ? Joseph Kabila appelé à dégager une piste en faveur de l’apaisement. Car, il y va du développement de nouvelles entités créées.
Par KERK