Le gouvernement a récolté en 2014, les fruits des efforts déployés dans le cadre de la stabilisation du cadre macro-économique. Une croissance économique de plus de 8 %, saluée par ses partenaires techniques et financiers, une baisse du taux d’inflation, une stabilité du taux de change et une augmentation de ses exportations minières et ligneuses, toutes appréciées par les milieux économiques. Et pour pérenniser ces acquis et consolider cette croissance économique, l’exécutif de cohésion nationale devra relever des défis majeurs qui se dressent sur son chemin dont notamment assurer la stabilité politique sur l’ensemble du territoire national, en dépit de quelques velléités sécessionnistes de quelques esprits politiques tordus, poursuivre les travaux d’infrastructures dans les districts et territoires où les Cinq chantiers n’ont déposé aucune empreinte et apprêter l’enveloppe et toute la logistique pour l’organisation harmonieuse du recensement de la population. Et enfin, organiser les élections à tous les niveaux.
Pour bien des analystes, dans un climat déletère et parsemé des conflits armés récurrents, l’économie connaît des ratés. C’est pour cette raison qu’il faudra garantir en priorité, la paix et la sécurité pour ne pas déséquilibrer cette croissance économique acquise au prix de gros sacrifices. Surtout que la situation économique de la RDC extravertie reste toujours fragile aux chocs endogènes générés par l’insécurité et demeure vulnérable aux chocs exogènes résultant principalement des perturbations des cours de matières premières.
Priorité des priorités : résoudre l’équation sécuritaire
Sur le plan sécuritaire, comme on peut s’en rendre compte, cette question a été maintes fois abordée dans plusieurs cénacles, sans qu’aucune solution définitive et durable ne soit trouvée. Constat malheureux qui révolte le commun des mortels : les provinces de l’Est sont le terreau des forces négatives au point que notre pays demeure toujours sous la menace des groupes rebelles étrangers et des groupes armés locaux. Actuellement, le paysage sécuritaire affiche d’une part, la présence des groupes armés dormants et inactifs, capables de se réveiller à n’importe quel moment et d’autre part, des groupes armés actifs menaçant la sécurité des populations et livrant de temps en temps des attaques aux troupes des Fardc.
C’est dans ce domaine que les autorités congolaises devront certainement concentrer des efforts, pensons-nous, en ayant constamment à cœur et à l’esprit que les défis sécuritaires requièrent en priorité, la redynamisation et poursuite du programme de réforme de l’armée, l’état de lieux des forces négatives, la chasse aux seigneurs de guerre et leurs parrains et la mise en chantier du processus de décentralisation.
Concernant les groupes armés locaux, si le gouvernement ne met pas en œuvre tous les moyens pour couper les racines de la violence, ôter le prétexte aux souteneurs et aux dirigeants de ces forces négatives, briser leurs intérêts commerciaux tirés de l’exploitation des mines artisanales, l’équation sécuritaire va toujours se poser.
Nous croyons que le temps est venu pour qu’en 2015, après des années de tergiversations et de balbutiements, le problème sécuritaire soit résolu pour qu’il puisse relever du passé. L’on devra pour ce faire, faire l’évaluation des négociations et des réunions avec les groupes armés, pour obtenir qu’ils abandonnent leurs activités criminelles et se lancent dans des projets agricoles d’intérêt local, tels que l’agriculture, l’extraction de l’huile végétale, la production de l’artisanat, etc.
Seule cette évaluation permettra de connaître ce qui a été réellement fait, ce qui ne l’a pas été, les multiples échecs et les raisons qui peuvent expliquer pourquoi l’insécurité persiste malgré les fonds importants consentis par le gouvernement. Les demi-solutions et les échecs doivent être analysés à froid pour que l’on puisse envisager de nouvelles actions plus rationnelles et plus efficaces pour venir à bout de cette insécurité dont on sait qu’elle nourrit depuis des années, certains tireurs de ficelles basés dans les institutions congolaises, et approvisionne en matières premières certaines entreprises basées dans les pays limitrophes et même des multinationales.
Pour de nombreux activistes de droits de l’homme, 2015 doit être l’année où les bandits et autres seigneurs de guerre doivent faire l’objet de poursuites judiciaires du chef des crimes de guerre, et des crimes contre l’humanité, afin de pouvoir mettre fin à l’impunité qui a toujours donné des ailes aux aventuriers et aux miliciens. L’année du retour à la paix et à la sécurité.
J.R.T.