Le ministre de la Fonction publique Jean-Claude Kibala a donné hier jeudi une conférence de presse dans une des salles de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Objectif : éclairer l’opinion publique sur ce qui semble être une crise en gestation montée par l’Intersyndicale nationale d’Administration (INAP), à propos de l’organisation du concours de recrutement en cours à l’Administration publique (AP).
Le ministre Jean-Claude Kibala a d’abord brossé les étapes récentes de la réforme de l’Administration publique en les mettant dans leur contexte. Il a insisté sur leur caractère légal de tous les actes qui sont posés et, surtout, sur la démarche participative incluant toutes les parties prenantes. Jean-Claude Kibala a rappelé qu’actuellement, la situation du ministère de tutelle est liée à l’accumulation de plusieurs années qui ont laissé croire que la déviation était devenue la norme.
A en croire le ministre, le niveau général de la contreperformance, les réclamations dues aux salaires, la faiblesse de la gestion des carrières, les difficultés de mise à la retraite et d’autres difficultés, ont motivé le Gouvernement à élever la question de la réforme au niveau des priorités nationales.
Ce processus, qui a duré depuis plus de dix ans, a-t-il souligné, est irréversible, engagé et mené méthodiquement afin de permettre à la RDC de retrouver sa compétitivité et à la Fonction Publique son attractivité.
BIEN-FONDE DU CONCOURS DE RECRUTEMENT
Une des étapes importantes de la réforme était de mettre en place les quatre directions standards et leurs dépendants. Et face à ces postes vacants, comme l’indiquent les textes réglementaires, il n’y avait pas d’autres choix que d’organiser le concours de manière équitable et transparente sur l’étendue du territoire national. Ce, afin de donner les mêmes chances à tous les Congolais.
A toutes les étapes du processus, les parties prenantes, dont les syndicats, ont toujours été associées. La dernière en date, précise-t-il, est la concertation entre le ministère et l’Intersyndicale en vue de passer en revue quelques points particuliers que l’INAP désirait discuter avec le ministre. C’est à l’issue de la concertation qu’une nouvelle note circulaire destinée à vulgariser la mise en œuvre des structures standards horizontales, a été rendue publique.
Intégrant les desiderata de l’Intersyndicale, le concours a été ouvert aux nouvelles unités détentrices de leurs actes de désignation, mais aussi aux fonctionnaires ayant déjà le grade auquel ils voulaient concourir dans les nouvelles directions, sans limite d’âge.
De même, les agents détenteurs d’un diplôme de graduat voulant concourir pour le grade de chef de bureau, ont été acceptés, s’ils ont subi une formation professionnelle attestant leur diplôme.
Par conséquent, le ministre Kibala s’étonne qu’après une mise en commun et cet accord trouvé, l’Intersyndicale recule et multiplie des agendas à la limite de la menace de troubler de l’ordre public.
Tout en restant ouvert pour discuter de toutes les questions qui relèvent de l’opérationnalisation de la réforme, en toute transparence et de manière participative. Le n° 1 de la Fonction publique reconnaît que tout changement peut générer des frustrations et s’engage au mieux à tenir compte des réalités qui s’imposent mais dans le seul but d’avancer.
Jean-Claude Kibala appelle au courage pour mener à bien le processus, à la sincérité pour poser les vrais problèmes et trouver des réponses. Par ailleurs, le ministre rappelle aux agents qui n’auront pas participé au concours et qui n’auront pas satisfait à celui-ci, de se référer aux dispositions de l’article 21 du statut en vigueur qui stipule : " Aucun agent ne peut être privé de son emploi s’il n’a pas reçu une nouvelle affectation ou s’il n’a pas été placé dans une position d’interruption de services ou encore s’il n’a pas cessé définitivement ses services pour l’une des causes prévues à l’article 70 ".
L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EST APOLITIQUE
Répondant à une question sur la déclaration du parti politique de l’Opposition, l’UNC sur l’engagement des « Enarques », le ministre Kibala a fait savoir que la Fonction Publique est apolitique. Il appelle les citoyens à préparer les bases équitables de gestion et participer à une Fonction Publique de développement et éviter de donner une coloration politique à la réforme en cours.
Les questions de réforme concernent tous les citoyens, mais il faut prendre position en toute connaissance et dans le seul but d’aider la République, estime le ministre.
C’est dans ce contexte qu’il entend faire avancer le processus par respect au peuple congolais et par redevabilité aux citoyens qui paient leurs impôts et méritent des services de qualité, mais aussi donner à la République un instrument fondamental sur son chemin vers l’émergence.
Jean-Claude Kibala a estimé que le capital humain est la ressource première pour piloter l’action publique. Répondant aux autres questions de la presse, le patron de la Fonction congolaise a insisté sur le fait que la qualité et la compétence des agents et fonctionnaires de l’Etat font partie de son agenda. Pour répondre aux défis immédiats et d’avenir, la planification stratégique est très importante, a-t-il souligné..
OUVERT AU DIALOGUE
Jean-Claude Kibala garde ses portes ouvertes pour quiconque désire contribuer à la réforme en cours.
Cette conférence de presse s’est tenue en présence des Secrétaires généraux à la Fonction Publique en charge des actifs et des retraites, des ministères des Finances, du Développement rural, de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, des Infrastructures et Travaux publics, du Plan, du Directeur général adjoint de l’ENA, ainsi que d’autres invités de marque. Alfred LUKAMBIL