L’organisation des élections en République Démocratique du Congo dans les délais constitutionnels devient de plus en plus hypothétique. Le plaidoyer du porte-parole de la Majorité Présidentielle en faveur d’une prolongation de 2 à 4 ans des mandats des membres des institutions actuellement en place en vue de la tenue, selon lui, de bonnes élections, a jeté le doute dans les esprits des millions de Congolais. Leur rêve d’assister, pour la première fois dans l’histoire de leur pays, à la passation civilisée du pouvoir au sommet de l’Etat, le 19 décembre 2016, risque de se transformer en une cruelle illusion.
Pour soutenir le glissement tant redouté, Atundu s’est appuyé sur le dernier rapport des experts de l’OIF faisant état du caractère pollué du fichier électoral.
Réponse du berger à la bergère, l’Opposition regroupée au sein de la Dynamique pour l’unité d’Action a, dans une déclaration rendue publique hier lundi 16 novembre 2016, rejeté toute idée de report des élections au-delà des délais fixés par la Constitution.
Dans cette déclaration lue par son modérateur intérimaire, Ingele Ifoto, au siège du MPCR (Mouvement du Peuple Congolais pour la République), dans la commune de Ngiri-Ngiri, la Dynamique de l’Opposition a invité l’OIF à accompagner la RDC pour dégager, dans le cadre de la tripartite Ceni-Majorité-Opposition, une feuille de route consensuelle devant permettre de régler rapidement tous les problèmes liés au processus électoral. Elle a, toutefois, pris acte de son rapport.
Dans cette perspective, cette plate-forme politique a demandé à l’OIF de peser de tout son poids pour amener la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) à convoquer cette Tripartite au plus tôt, de manière à publier urgemment un calendrier électoral consensuel, respectueux des prescrits et délais constitutionnels, et à conduire les réformes requises préconisées par cette institution supranationale, dans un délai raisonnable, afin d’aboutir à la production d’un fichier électoral moderne et inclusif, conformément à ses propres recommandations.
La Dynamique de l’Opposition a rappelé que, contrairement à la suffisance de la CENI, elle avait déjà relevé dans son mémorandum du 25 juillet 2015 déposée à la MONUSCO, les mêmes faiblesses et limites, confirmées aujourd’hui dans le rapport de l’OIF.
Eu égard à tout ce qui précède, la Dynamique menace de mettre une croix sur les élections et de mobiliser la rue pour obtenir l’alternance au sommet de l’Etat si, au plus tard le 18 février 2016, rien n’est fait pour lancer les opérations liées à l’établissement d’un nouveau fichier électoral.
Concernant le Dialogue, la Dynamique de l’Opposition salue le point de vue de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) du 12 novembre 2015 sur ce forum en préparation, car les Evêques réaffirment très clairement le respect absolu du cadre constitutionnel et institutionnel en vigueur.
Ce regroupement politique de l’opposition qui réitère son refus de prendre part au dialogue, se félicite du fait que la position des évêques catholiques est par ailleurs conforme à la Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée le 9 novembre 2015.
Il est bon de rappeler que ladite Résolution demande au gouvernement congolais de veiller à ce que les élections se déroulent sans encombres et dans les délais constitutionnels.
ERIC WEMBA