Fdlr : « désarmement forcé » ou « option militaire »

Lundi 12 janvier 2015 - 11:26

Le porte-parole du gouvernement soutient la première démarche et rejette la deuxième, alors que les deux semblent avoir une même explication

Lors de son point de presse animé vendredi 9 janvier dernier à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, parlant de l’expiration de l’ultimatum accordé aux Fdlr de déposer volontairement les armes, a soutenu que les Forces armées de la République démocratique du Congo, accompagnées des forces de la Monusco, recourront au « désarmement forcé » pour faire respecter cette disposition.

Curieusement, répondant à une question de la presse, le ministre des Médias a bien souligné qu’il ne s’agit pas d’une « option militaire », mais plutôt d’un « désarmement forcé ». Du coup, une grande confusion s’est introduite dans la tête des Congolais. Lambert Mende doit expliquer à l’opinion tant nationale qu’internationale la différence entre les deux concepts. Car, d’aucuns pensaient qu’ils signifiaient la même chose.

Même lors d’un entretien téléphonique entre le chef de l’Etat Joseph Kabila et Ban Ki-Moon, le SG de l’Onu, a également parlé d’une action militaire.

Les deux personnalités « sont tombés d’accord sur l’urgence d’engager des opérations militaires contre les rebelles rwandais des FDLR qui n’ont pas désarmé », peut-on lire Rwanda News Agency. Ce, après avoir examiné la situation sécuritaire en République démocratique du Congo, à la suite de l’ultimatum du 2 janvier 2015 donné aux rebelles hutus rwandais pour qu’ils désarment volontairement.

Ban Ki-moon a également noté que la Monusco était prête à appuyer l’armée congolaise dans les « opérations militaires » contre ces rebelles rwandais. Voilà !

Outre cette confusion, Mende n’a pas dit exactement quand est-ce que cette action sera lancée, alors qu’il y a de cela quelques mois, Kinshasa soutenait qu’il serait question de passer immédiatement à l’action si, à la date du 2 janvier 2015, rien n’est fait.

Le porte-parole du gouvernement ne s’est contenté de dire qu’ « il s’effectuera au meilleur moment et sous la forme la mieux appropriée au regard de tous les paramètres à la disposition de nos forces de sécurité… ». Secret d’Etat ? Peut-être.

Mais il faut dire que la mission ne sera pas dut tout facile car, reconnait le porte-parole du gouvernement, ces combattants sont sans signes distinctifs, dissimulés derrière un bouclier humain composé de Congolais et bien d’autres refugiés civils rwandais.

Rencontre Kabila-Katangais : « Moïse et Kyungu n’étaient pas invités ! »

C’est sous les rigolades de la salle que Lambert Mende, en réaction à une préoccupation d’un journaliste, a sèchement soutenu que « peut-être que Moïse et Kyungu n’étaient pas invités à la rencontre du chef de l’Etat avec les notables katangais ! Pourquoi voulez-vous faire de ces deux absences un problème ? Vous vouliez qu’ils forcent la main du président ? », a-t-il dit.

Difficile de donner du crédit à cette réponse quand on sait que le gouverneur Moïse et le président de l’Assemblée provinciale Kyungu sont les premiers notables de cette province, donc les premiers à qui l’invitation devrait être envoyée.

Mais selon des échos en provenance de Lubumbashi, les deux premiers citoyens du Katanga avaient purement et simplement décliné cette invitation, une manière de manifester leur refus à l’actuelle vision de la Majorité présidentielle qui tient à voir Joseph Kabila trôner à la tête du pays au-delà de 2016.

Il faut noter que lors de cette rencontre avec la presse, le ministre Lambert Mende a donné ses explications sur le différend qui oppose l’hôpital de Panzi à l’administration fiscale congolaise. Pour lui, ce « banal » dossier fait l’objet des « choux gras » et d’une surexploitation médiatique « éhontée ».

Il n’y a ni harcèlement, ni discrimination à l’égard de l’hôpital de Panzi, encore moins de son médecin directeur, le Dr Denis Mukwege, a-t-il rassuré, ajoutant que la législation fiscale doit être respectée, car « la fraude fiscale est sévèrement punissable ».

Hommage à Charlie Hebdo

Au début de son speech, le porte-parole du gouvernement a exprimé la sympathie et la solidarité de l’exécutif congolais à la suite du massacre abominable dont ont été victimes les journalistes du journal satirique français Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier.

« Nous condamnons cet acte de barbarie indicible qui vient rappeler à quel point le terrorisme est humainement inacceptable », a-t-il déclaré.

Par Lefils Matady

 

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