Tout en demandant aux autorités congolaises de reconsidérer cette mesure, Martin Kobler dit « prendre l’entière responsabilité des conclusions et recommandations du rapport élaboré par Scott Campbell »
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilité au Congo (Monusco) n’a pas attendu l’herbe passer pour réagir contre la décision du gouvernement congolais déclarant persona non grata (personne non agréée) le Directeur du bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, Scott Campbell, qui est en même temps Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC.
La décision du gouvernement congolais résulte du rapport dressé par l’organe de l’ONU en rapport avec l’opération likofi et lancés depuis le 15 octobre. Non seulement que ce rapport tombe mal à propos estime le gouvernement, mais il est partial d’autant que les poursuites judiciaires engagées à ce propos sont en cours.
« J’exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe, a déclaré le chef de la Monusco, Martin Kobler. Le représentant Spécial de Ban Ki-Moon en RDC précise que le rapport Likofi a été préparé en application du mandat donné à la Monusco par le Conseil de Sécurité. Il a en plus respecté la méthodologie utilisée par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Je prends l’entière responsabilité des conclusions et recommandations de ce rapport » a conclu le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies en RDCongo.
Selon la Monusco, les rapports sur les droits de l’homme publiés conjointement par la Monusco et le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), sont des catalyseurs importants assurant la bonne gouvernance qui mène à la stabilité. La Mission de l’Onu estime par ailleurs que les défenseurs des droits de l’homme jouent un rôle important en RDC et doivent pouvoir effectuer leur travail sans entraves.
Le rapport de Scott Campebell sur l’opération « Likofi » se veut un instrument important dans la lutte contre l’impunité en RDC. Il a été partagé avec le gouvernement le 18 août 2014, et les commentaires du Ministre de l’intérieur ont été annexés au rapport publié, souligne la Monusco.
Basé sur les enquêtes menées par le BCNUDH en RDC, le rapport documente le meurtre d’au moins neuf civils et la disparition forcée d’au moins 32 civils par la police nationale congolaise.
Du fait de la résurgence du phénomène Kuluna ou du banditisme urbain à Kinshasa, la population Kinoise victime de la cruauté exercée par les Kuluna sollicite du gouvernement la reprise immédiate de l’opération Likofi qu’elle avait applaudie des deux mains.
Martin Kobler pour des actions militaires conjointes contre les rebelles de l’ADF
Dans un communiqué datée du 18 octobre 2014, Martin Kobler, le chef de la Monusco, appelle au « lancement le plus tôt possible d’actions militaires Fardc – Monusco conjointes et déterminantes, afin de soulager définitivement la population face à la terreur qui leur est imposée par les rebelles de l’ADF ».
Cette séquence de violences, meurtres, assassinats et violations des droits de l’homme dans le territoire de Beni doit cesser immédiatement et je condamne fermement ces actes atroces, a noté le représentant du SG de l’Onu en RDC.
Martin Kobler était à Beni le vendredi 17 octobre pour rendre hommage aux familles des victimes de ces attaques.
Ensemble avec le commandant a.i de la Composante militaire de la Monusco, ils ont souligné la détermination sans faille de la mission de l’ONU neutraliser tous les groupes armés illégaux opérant dans l’Est de la RDC, l’ADF y compris.