Après deux ans d’absence au pays, Etienne Tshisekedi s’est finalement adressé à la population de Kinshasa. Un Tshisekedi requinqué, débout sur ses deux pieds et ne présentant aucun signe de soufflement après s’être fait escorter, comme à son arrivée, par une marmaille des combattants de sa résidence de Limete jusqu’au lieu du meeting. Coiffé de son traditionnel béret, le leader de l’Udps a proclamé la fin du régime Kabila. Pas question de violer la constitution et le 19 décembre, c’est la fin, a-t-il insisté plusieurs fois. Le 20 décembre, il doit fermer ses bagages et partir. Allusion faite au président Kabila qu'il na pas voulu citer nommément. Nous lui donnos un preavis de trois mois à partir du 19 septembre- le jour de la convocation du scrutin présidentiel. A 83 ans, Etienne Tshisekedi n’a pas changé sa manière de communiquer avec la foule. Il sait l’haranguer par un discours très radical. Bonne manière de faire passer le message dans une ville qui a démontré au pouvoir, lors des événements malheureux de janvier 2015, son hostilité à accepter un moindre glissement. ‘‘Et en disant non à un troisième mandat’’, l’opposant historique sait que la population a capté le message. Dans cette période pré-électorale très tendue, l’opposition prépare déjà les esprits. Et quand le go sera donné, la population va descendre dans la rue pour contester toute prolongation du bail du président Kabila au palais de la nation. Il n'y aura pas une prolongation de plus pour lui, a-t-il ajouté. En récusant le facilitateur, Etienne Tshisekedi impose un blocage au dialogue. Jamais, le sphinx de Limete n’a accepté de se faire rouler dans la farine. Il ne croit pas donner cette faveur à Edem Kodjo à qui il a retiré toute confiance pour avoir violé ce qu’ils se sont convenus de commun accord. D'ailleurs, il l'a traité de Kabiliste. Aucun préalable n’a été rempli et comment pouvait-on convoquer le comité préparatoire. Aux yeux du chef de file de l’opposition, l’ancien premier ministre togolais joue le jeu de Kabila. Et pour ça, Etienne Tshisekedi ne tombera pas dans le piège. La seule solution qu’il propose, c’est le remplacement d’Edem Kodjo. Equation qui parait difficile au regard du temps qui reste par rapport au délai constitutionnel mais surtout du soutien que le diplomate togolais bénéficie encore de la présidente de l’Union Africaine et de quelques acteurs importants de la communauté internationale. Même s'il s'inscrit dans le schéma du dialogue, il exige d'abord que soient libérés tous les prisonniers politiques. Il a fait mention des poursuites judiciaires injustes contre Katumbi. Des montages grossiers, Tshisekedi appelle le pouvoir à arrêter le harcèlement politicien y si faire contre les opposants.
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