«Esprit de vie» pour «chasser la mort»

Mardi 7 octobre 2014 - 16:45

L’initiative de tuer les bus communément appelés « esprit de mort » prise par le Premier ministre Augustin MATATA Ponyo a été louable à plus d’un titre. Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne qu’un bus plein des passagers, tous sexes et âges confondus, s’est retrouvé plongé dans l’une des rivières de la Ville causant la désolation parmi les familles des victimes, les voisins du lieu du sinistre et ceux qui auront à suivre les images insoutenables lors du journal télévisé de la fin de la journée. Il est arrivé que ces engins s’invitent dans l’une des parcelles abritant de nombreuses familles et situées le long des avenues de la ville y causant mort et destruction des biens meubles et immeubles de valeur. Que des fois la ville ne s’était-elle pas réveillée aux cris des familles pleurant à chaudes larmes l’un des leurs ayant trouvé la mort dans un véhicule de tourisme faisant taxi, car percuté de plein fouet par l’un de ces engins ! Le bilan des accidents provoqués par ces engins fera date dans les annales de l’histoire de ces « esprits de mort ».

         Face à ce tableau macabre et apocalyptique, le Chef du Gouvernement a pris le taureau par les cornes en procédant à la mise sur pied d’une société de transport dénommée TRANSCO pour gérer un charroi de plus de six cents bus de transport en commun. Avec comme objectif à court et long terme de tuer « l’esprit de mort ».  Pour tuer l’esprit de mort, il faut installer l’esprit de vie, avait déclaré le Premier ministre dans son mot de circonstance à l’occasion de la présentation du premier lot des bus de marque « Mercédès ».

Nouvelle mentalité         

         En prenant le chemin de l’école, du bureau, du chantier ou du marché, personne ne souhaite se retrouver couché sur un lit d’hôpital inconsciente et couvert des plaies béantes ou amputé d’un des membres du corps. Or, il a été établi que l’une des causes principales de la plupart d’accidents routiers procède du non respect du Code de la route par les conducteurs de ces engins. Ensuite, il y a l’absence de contrôle sur les voies publiques au niveau des documents de bord, de l’état mécanique du véhicule. Les freins, les phares et clignotants, les essuie-glaces, les pneus de réserve, l’état du réservoir, etc pris en compte. Un autre élément qui mérite un contrôle régulier, c’est la vitesse utilisée par les conducteurs et l’état des sièges pour les passagers.

         Les agents de la Police spéciale routière ont changé de statut en se transformant plutôt en «associés de l’esprit de mort ». Ils sont plus préoccupés par les prébendes à recevoir chaque jour que de s’adonner aux opérations de contrôle des véhicules de transport en commun. A partir de ce moment-là, l’on ne contrôle plus les pièces du véhicule, notamment les freins, les phares, les clignotants et surtout les documents de bord, notamment le certificat d’assurances, le permis de conduire, la carte rose, etc. Bien au contraire, les agents de la police spéciale de roulage se rabattent souvent sur des véhicules des privés pour leur infliger de fausses contraventions, alors qu’ils ferment les yeux sur les conducteurs de « l’esprit de mort ».

Route de Mokali…..

         Pour se rendre compte du comportement des associés de « l’esprit de mort », il suffit de faire un tour du côté de la Route de Mokali et celle traversant l’avenue du Tourisme en provenance du Rond-point Magasin de Kintambo vers le quartier Mbudi. Tous les véhicules de transport en commun, notamment les voitures taxi et les bus sont dépourvus des pare-chocs, des phares, des clignotants, des pare-brises, des essuie-glaces, des pneus de réserve, pas de clef de roue, etc. Les agents de la Police de Roulage sont postés essentiellement au niveau de la Place dite Pascal juste à l’entrée de la route de Mokali. C’est à ce niveau où ils perçoivent leurs prébendes pour fermer les yeux sur toutes ces irrégularités flagrantes.

         Or, ce sont ces véhicules qui assurent le transport des ¾ des habitants des quartiers de ce coin-là, jour et nuit et qui circulent aux yeux et à la barbe des agents de la Police Spéciale de Roulage, souvent postés au Rond-point Magasin de Kintambo et au terminus de Pompage pour toucher les prébendes. Il en est de même pour d’autres endroits de la capitale, surtout les quartiers périphériques du centre-ville, notamment vers le cimetière de Mbenseke en direction de la localité de Kasangulu, l’avenue Mama Yemo à partir de la Polyclinique de la DGI vers Pompage, etc.

         Coup de chapeau au Premier ministre pour avoir songé à tordre le cou à l’esprit de mort. Le challenge se situe au niveau du changement des mentalités tant chez les agents de la Police de Roulage que des conducteurs eux-mêmes dont dépend la sécurité des passagers. F.M.

 

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