Dans un environnement politico-économique difficile : La Tempête des Tropiques totalise 5 000 numéros !

Mardi 7 octobre 2014 - 17:01

Sans subvention, submergé par des taxes, ce quotidien créé il y a 23 ans grâce au génie de son fondateur Alexis Mutanda a su résister aux intimidations de tous genres pour être présent chaque jour dans les kiosques à journaux.

Le quotidien La Tempête des Tropiques est fier de publier ce mardi 7 octobre 2014 sa 5 000ème édition. Et bien, 5 000 numéros, dans un environnement politique à turbulences permanentes comme en République démocratique du Congo, il faut avoir des nerfs solides pour y parvenir.

5 000 numéros, dans un climat d’insécurité sociale et économique, ça se fête. 5 000 numéros, dans un pays où la presse privée n’est pas subventionnée, où les taxes obligent certaines maisons à évoluer dans la clandestinité ou à fermer carrément, où des pesanteurs politiques peuvent vous réduire au néant, ça mérite un chapeau bas.

5 000 numéros pour un journal qualifié de l’ « Opposition », évité par la quasi-totalité des institutions du pays depuis la deuxième république jusqu’à ce jour, sans assez de publicités ou d’annonces payantes, il faut le faire.

Même sur le plan technique, ce quotidien n’est pas le bienvenu dans la plupart des imprimeries de la capitale, dont les responsables n’ont pas la même sensibilité politique que son géniteur. Par conséquent, il est plusieurs fois saboté, alors qu’il paie normalement ses frais d’impression.

 Mention spéciale à l’initiateur de ce projet, le PDG Alexis Mutanda Ngoy Mwana, qui a mis tous les moyens pour que La Tempête des Tropiques arrive aujourd’hui à  sa 5 000ème   publication. Ce, malgré les difficultés de tous ordres. D’énormes sacrifices ont été consentis pour y arriver, au point, de fois, de se priver lui-même.

Coup de chapeau à toute l’équipe rédactionnelle qui, à travers sa plume, a ajouté un plus à la qualité du journal. Ce, depuis 1991, année de sa création, jusqu’à ce jour. Il faut signaler que pour atteindre ce numéro, plusieurs journalistes et agents qui ont façonné La Tempête des Tropiques sont décédés. Les cas, entre autres, de Jean-Pierre Kabongo, « Noko » pour les intimes, Eugène Tshiombo, Mowa Mayi, et plus récemment Wilfried Owandjankoy…

 D’autres évoluent désormais ailleurs, tels qu’Elali Ikoko, maman Françoise, Tumba Lumembu, Didier Mbuy, Emmanuel Katshunga, Yvette Mbuyi… après de loyaux services rendus à ce journal.

A ce jour, l’équipe rédactionnelle de ce journal ne compte qu’un nombre très réduit de 13 journalistes dont un directeur de publication, un directeur de rédaction, trois secrétaires de rédaction, un coordonateur de la cellule d’études et 7 reporters.

 Des ennuis judiciaires

 Il faut signaler que bien de journalistes de cette maison ont risqué de terminer le reste de leur vie en prison à cause de l’intolérance de quelques hommes forts du pays, mécontents de certains écrits parus dans ce journal. Bamporiki Chamira en a payer cher en passant plus de trois ans au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), de même que l’ancien éditorialiste Tumba Lumembu à l’Assanef.

Des procès entiers ont été intentés à Martin Mukania, Dieudonné Mbuyi… pour avoir dit la vérité sur l’un ou l’autre dossier sensible. Godé Kalonji, Marcel Tshishiku, Norbert Tambwe… ont, chacun à son tour, obligés de vivre pendant un temps en clandestinité à cause de menaces anonymes dues à leur plume, et le journal lui-même sommé de fermer, à plusieurs reprises, pour ses positions tranchées.

 Des risques encourus

Depuis son existence jusqu’à ce jour, ce journal court des risques au quotidien, tant sur le plan sécuritaire que politique. Par exemple, tous les jours, les journalistes qui font le marbre quittent la rédaction toujours après 23h00’ pour ne pas rater les dernières informations susceptibles d’intéresser les lecteurs.

Ils sont ainsi exposés aux attaques des Kulunas et de bien d’autres bandits armés. Les Secrétaires de rédaction Ciko et Norbert Tambwe ont plusieurs fois été victimes de ces agressions, leurs biens extorqués. Ciko s’en est une fois tiré avec un coup de machette sur la tête au quartier Kingasani. Il n’a retrouvé ses esprits que le lendemain dans un hôpital de la place, grâce au secours lui porté par un inconnu.

Les agents commerciaux ne travaillent pas non plus en toute quiétude. Services de renseignements, police, Bureau 2… sont régulièrement à leurs trousses. Des journaux qui publient des titres « tendancieux » leur sont ravis, eux-mêmes traqués, bastonnés, enlevés.

De l’hebdo au quotidien

Il faut signaler que les premiers numéros de La Tempête des Tropiques n’étaient pas des quotidiens comme maintenant. Au départ, le tabloïde était un hebdomadaire, paraissant une fois la semaine. Au fil du temps, il est devenu bi-hebdo, puis tri-hebdo, puis quotidien. Aussi, il est passé de huit pages à douze pages. Nouvelle technologie oblige, le journal est aujourd’hui lu à travers le monde en temps réel, via le site internet www.latempete.cd Le journal physique est distribué à Kinshasa et dans quelques provinces de la République démocratique du Congo dont le Bas-Congo, le Kasaï Oriental, le Nord et Sud-Kivu et le Katanga.

Son siège situé sur 90/B, boulevard du 30 Juin, subit une transformation digne d’un grand journal du pays, avec un bâtiment de cinq niveaux, à rivaliser avec n’importe quel grand organe de presse de cette planète. Les travaux étant sensiblement avancés, les nouveaux bureaux de La Tempête seront bientôt inaugurés par le numéro 1. Dans l’entre-temps, la rédaction de ce journal est momentanément situé sur l’avenue Kananga, derrière le ministère du Travail.

 Un trophée dans son actif

Les efforts de La Tempête des Tropiques ont été couronnés, le 10 mars 2013 à Genève, par un trophée d’excellence lui décerné par Business Initiative Directions (BID), lors d’une soirée organisée par « International Quality ERA Award », pour la qualité de ses informations. Ce trophée avait personnellement été reçu par le PDG Alexis Mutanda.

Dès son retour à Kinshasa, une grande cérémonie de célébration de ce trophée a eu lieu dans sa résidence privée à Binza/Pigeon, à laquelle tous les journalistes du groupe de presse Tempête des Tropiques – Canal Numérique Télévision – Trinita’s FM ont été conviés. A cette occasion, des cadeaux avaient été remis aux chevaliers de la plume à l’honneur, évoluant à La Tempête des Tropiques, pour ce sacre. Une soirée inoubliable, immortalisée par des photos souvenirs, avec tous les membres de la famille biologique du boss présents à Kinshasa.

Outre ce trophée, Michaël Maloji a plusieurs fois reçu le prix de la « meilleure caricature », une fierté pour le journal. Pour ce 5000 ème   numéro, La Tempête des Tropiques remercie ses nombreux lecteurs lui restés fidèles pendant 23 ans, de même que les rares annonceurs qui le soutiennent à travers leurs publicités, sans oublier deux ou trois personnalités politiques, de l’Opposition comme de la Majorité, et quelques responsables d’entreprises qui utilisent son canal pour informer l’opinion tant nationale qu’internationale.

 Par Lefils Matady

 

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