Le Premier ministre Matata Ponyo vient de mettre fin à une certaine cacophonie que voulaient installer des « tireurs des ficelles » dans les entreprises publiques du Portefeuille de l’Etat. Ce, en rapport avec le changement du statut desdites entreprises dont la plupart ont été transformées en sociétés commerciales. Par son Décret n°14/023 du 10 septembre 2014 modifiant et complétant le Décret n°13/055 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises du portefeuille de l’Etat, le Premier ministre a remis les pendules à l’heure, en mettant ainsi fin aux manoeuvres de tous genres auxquelles se livraient certains faucons dans le but de placer les leurs à la tête des entreprises étatiques.
L’argument utilisé était celui d’adaptation à la nouvelle donne dictée par l’adhésion de la République Démocratique du Congo à l’Ohada, avec en prime la mutation des entreprises publiques du portefeuille de l’Etat en sociétés commerciales. La réaction du chef du gouvernement à travers le décret trouve son fondement en l’article 32, Titre VI du Décret n°13/055 du 13 relatif aux dispositions finales, qui énonce : «Les dispositions des articles 4 et 5 relatives aux fonctions à travers lesquelles s’exercent les mandats publics actifs et non actifs demeurent applicables, nonobstant la transformation des Entreprises Publiques du Portefeuille de l’Etat, en une autre forme de société prescrite par le Droit OHADA et ce, jusqu’aux dispositions contraires subséquentes au présent Décret.
Les mandataires publics en fonction à l’entrée en vigueur de la nouvelle forme de société desdites Entreprises publiques le demeurent jusqu’à l’intervention de la décision contraire de l’Autorité compétente en matière de nomination des Mandataires publics, sous réserve des dispositions pertinentes relatives au régime disciplinaire et en matière de vacance de mandat, prévues par le présent Décret». Pour raison d’implication de l’autorité chargée de l’exécution de la décision, le Premier Ministre Matata Ponyo a cosigné le Décret avec la ministre du Portefeuille Me Louise Munga Mesozi.
Pour les analystes, le Premier ministre aurait eu vent des manoeuvres qui se tramaient dans les différents cercles politiques et d’influence en vue de pistonner des personnes qui n’auraient peut-être pas des compétences requises à la tête des entreprises de l’Etat. Le chef du gouvernement a donc choisi la bonne direction, en court-circuitant des nombreux techniciens de la prédation qui ont fait du trafic d’influence leur principale carrière.