TEMOIGNAGES - Quelque 300 enfants adoptés légalement par des couples français en République démocratique du Congo sont bloqués dans ce pays à la suite d'un gel des autorisations de sortie décidé en 2013. Certaines familles font part de leur désespoir ce jeudi sur RMC.
L'attente est de plus en plus longue. Et la détresse de plus en plus grande. En raison d'un gel des autorisations de sorties du territoire, plus de 300 enfants congolais adoptés dans la plus stricte légalité par des couples français sont bloqués en République démocratique du Congo depuis de longs mois. Les familles d'adoption en appellent à l'aide de la France.
Rencontrée par RMC, Carine fait partie de ces familles dans l'attente, cela fait près de trois ans qu'elle a adopté Félicien. A l'époque c'était un nourrisson de six mois à peine. Aujourd'hui Carine ne comprend pas pourquoi il n'est toujours pas à ses côtés: "Pendant nos démarches d'adoption, on nous a répété que l'intérêt supérieur de l'enfant était de trouver une famille. Ces enfants ont une famille… La justice congolaise nous a fait confiance. Elle nous a confié ces enfants… Ce sont donc nos enfants et on veut les rencontrer, les serrer dans nos bras".
"L'aîné nous a dit 'Papa, maman, on va partir'"
De même, il y a trois ans, Séverine et son mari sont devenus légalement les parents de deux petits garçons congolais "qui avaient trois et quatre ans et qui vont donc avoir six et sept ans". Mais pour le moment et c'est ça qui est le plus dur", confie cette maman sur RMC. Car les deux enfants habitent toujours dans un orphelinat de Kinshasa. Interdits de quitter le territoire, les contacts sont rares: quelques photos ou vidéos, et un seul coup de fil. "L'aîné nous a dit 'Papa, maman, on va partir'. On lui a répondu qu'il fallait être patient".
Alors qu'au total, à travers le monde, plus de 1 300 couples (Canada, Etat-Unis, Belgique, France, Italie) sont en attente de récupérer les enfants qu'ils ont adoptés par voie légale, Edith Laboise, directrice de "Vivre en Famille", l'un des trois organismes français autorisés pour l'adoption en RDC, avance une explication. Pour elle, le pays n'était pas préparé à l'explosion des demandes: "Tous les pays sont venus en même temps. C'est ce qui leur a fait peur. Mais il faut arriver à les mettre en confiance." A noter que l'adoption devrait être à l'ordre du jour du Conseil des ministres congolais ce vendredi. De quoi redonner de l'espoir aux familles.
Par Marion Dubreuil avec Maxime Ricard