EN PORTANT PLAINTE CONTRE L’ANCIEN STAFF DIRIGEANT ET EN RASSURANT LES EPARGNANTS LE COURAGE DU GOUV’ MUTOMBO SALUÉ PAR L’OPINION NATIONALE

Mardi 7 juin 2016 - 07:07

Le Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, vient de prendre un acte courageux pour protéger l’épargne du public et, partant, tout le système bancaire congolais. En portant plainte contre tous les anciens administrateurs et dirigeants de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), le Gouverneur de la BCC a pris la décision attendue par l’opinion nationale, d’autant plus que la BIAC vit une situation politiquement et socialement délicate.

Dans sa lettre datée du 30 mai 2016, référencée GOUV.D.03/N°0665, adressée au Procureur Général de la République (PGR), avec ampliation au Président de la République, au Premier ministre, au Vice-Premier Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, au Ministre de la Justice, au Ministre des Finances, aux Directeurs généraux de l’ANR et de la DGM ainsi qu’aux services de l’Interpol/RDC, Mutombo a porté plainte contre les gestionnaires de la BIAC pour violation de la loi n°003/2002 du 2 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des Etablissements de Crédit en RDC.
Les personnes incriminées sont : Charles Sanlaville, PCA de la BIAC ; Elwyn Blattner, Administrateur représentant de l’actionnaire ; Michel Losembe, DG et Président du Comité de Direction de la BIAC ; Melotte Robert, Directeur ; et les Administrateurs Michael Blattner, Blaise Mbatshi et Edouard Mambu ma Khenzu.
A en croire le contenu de cette lettre, « les reproches portés à charge de ces personnes concernent les actes de megestion ayant suscité la banqueroute de la BIAC, avec pour conséquence, la dilapidation de l’épargne du public collectée par cet établissement bancaire. Du point de vue des lois de la RDC, ces faits méritent des sanctions pénales au regard des articles 27, 79,80 et 85 de la loi bancaire, sans préjudice des poursuites pour d’autres infractions de droit commun, du genre escroquerie, abus de confiance vis-à-vis des épargnants, faux et usage en écriture ».
Dès lors, le Gouv’ Mutombo suggérait à l’autorité la mise sous séquestre des biens et avoirs des incriminés et de ceux des sociétés dans lesquelles ils sont identifiés pour des prises d’intérêts.

SAUVER CETTE BANQUE

Dans l’opinion, après le passage de l’effet surprise, l’on se pose des questions sur ce qui se serait passé et l’on se demande avec frisson quelle aurait été la réaction de plus de 300 mille épargnants de la BIAC si le n°1 de la BCC n’avait pas pris à temps la vraie mesure de cette situation. Dans cette période marquée par la surenchère politique, la moindre étincelle sociale risque de tout embraser. " Je voudrais ici rassurer tous les déposants que personne ne perdra un seul franc de son épargné. L’objectif poursuivi est de faire prendre en charge, par le nouveau repreneur tous les dépôts. Et ça, c’est accepter par tous les repreneurs qui manifestent l’intérêt de reprendre cette banque ", avait eu à préciser le Gouverneur de la BCC. Et cette exhortation a été entendue par chaque épargnant.
En effet, le Gouv’ promettait de confier les clients de la BIAC auprès d’une banque sérieuse. Une banque étrangère ou locale, solide, faisant montre d’une bonne gouvernance et respectant les normes prudentielles pour sécuriser les avoirs des déposants.
Pour mettre définitivement un terme à la spéculation, il a aussi rassuré l’opinion sur le fait que les difficultés de la BIAC avaient commencé vers les années 2009.
Par ailleurs, en vue de préparer la reprise dans les meilleures conditions par un nouveau repreneur, la BCC a mis, depuis le 30 mai 2016, la BIAC sous gestion d’un Comité d’Administration Provisoire. Avec pour tâches essentielles d’assurer la gestion courante de la banque et de servir d’interface avec toutes les parties prenantes à la résolution de la situation de crise. Et d’apprêter un " plan de redressement " dans un délai de six mois. AMBALU/Cp