10 ans, jour pour jour depuis que Canal Congo Télévision (CCTV) et Radio Liberté Kinshasa (RALIK) ont commencé à émettre à Kinshasa. C’était en septembre 2004. Pour célébrer ces 10 ans d’existence, le Directeur général de ces chaînes Stéphane Kitutu O’Leontwa a organisé une conférence-débat hier mardi 25 novembre 2014 à l’Hôtel AFRICANA PALACE à Lingwala.
Le thème principal de cette matinée : « Quels programmes pour l’audiovisuel congolais à l’avènement de la Télévision numérique terrestre TNT » était décortiqué par le président du Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Tito Ndombi. Celui-ci a fait savoir que le basculement vers la TNT nécessite une bonne préparation. Car la concurrence sera rude concernant le contenu, a-t-il signifié. Avant d’ajouter qu’il faut des programmes produits localement et de meilleure qualité.
Le président du CSAC a indiqué que le passage de l’analogique au numérique est une occasion pour la RDC de se réapproprier son espace audiovisuel.
« QUE PRODUIRE ? COMMENT PRODUIRE ? »
Pour ce faire, beaucoup de questions restent suspendues. « Que produire ? Comment produire ? ». Le patron de l’instance de régulation a déclaré qu’avant de lancer un programme télévisé, il faut faire les études pour connaître les attentes de la population. Il est convaincu que le basculement à la TNT va occasionner la multiplicité de l’offre avant de reconnaître que la production locale est sous développée en RDC. Le paysage audiovisuel congolais manquant des chaînes thématiques. Or, il y a possibilité d’en créer suffisamment. Pour basculer vers la TNT, a-t-il insisté, il faut avoir un contenu qui va plaire aux télespectateurs. Un autre souci, est celui du marché de la publicité qui est faible. Selon lui, il ne permet pas aux chaînes locales d’être rentables. Face à ce tableau sombre, le président du CSAC a estimé qu’il faut mettre en place des mécanismes de soutien à la production locale et aux producteurs locaux. Pour Tito Ndombi, il faut pousser l’Etat à organiser le marché de la publicité.
Il a, à cette occasion, évoqué la responsabilité dans le basculement de l’analogie au numérique. Le CSAC, a-t-il précisé, fait la régulation préventive pour l’opérationnalisation de la TNT en RDC. Cette régulation préventive consiste à former les techniciens qui vont manipuler les nouveaux logiciels, à former les directeurs de programmes afin qu’ils puissent élaborer des programmes avec de contenu de qualité. Ce basculement devant intervenir en juin prochain, il faut que les télévisions de la RDC soient prêtes. Pour être prête, il faut une année d’archivage, et pourtant la plupart de chaines ne sont pas encore dans l’ambiance, a déploré le président du CSAC.
Le secrétaire exécutif de l’OMEC, le professeur Bernard Musoko, a estimé que la mise en commun des moyens pour affronter la concurrence va naître à l’avènement de la TNT. Le gouvernement doit accompagner les médias dans ce passage en les aidant avec les équipements nécessaires pour qu’ils soient à jour. Le prof Musoko n’a pas manqué de donner les critères d’une grille de programme attrayant. Il s’agit notamment de la diversité socioculturelle et linguistique, de l’équilibre du genre, de la disponibilité budgétaire et matérielle.
Pour sa part, le DG de CCTV/RALIK qui a introduit ses invités, a souligné que le paysage audiovisuel congolais devrait s’adapter au passage de la Télévision numérique terrestre (TNT). A lui de renchérir que cette réforme va provoquer une révolution non seulement dans le programme à proposer au public mais aussi le contenu des médias.
A cet effet, il a indiqué qu’il faut une réglementation appropriée pour ce processus. « Car, il faudra tout numériser de la production à la diffusion », a conclu Stephane Kitutu O’Leontwa. Mathy MUSAU