Élections en RDC : l'UDPS plaide pour une "organisation consensuelle" en 2016

Mardi 30 décembre 2014 - 09:30

Bruno Mavungu et Félix Tshisekedi, deux leaders de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ont tenu dimanche une conférence à Paris au cours de laquelle ils ont indiqué la position de leur parti sur les prochaines élections en RDC, en 2016.

Dimanche 28 décembre, 16 heures. La salle de conférence de l'Hôtel Normandie, rue de l'Échelle à Paris, est déjà noire de monde. Des militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l'une de principales formations politiques de l'opposition de la RDC, attendent impatiemment l'arrivée de Bruno Mavungu, secrétaire général du parti, et de Félix Tshisekedi, le chargé des relations extérieures. Deux de leurs dirigeants de passage dans la capitale française.

Dans une ambiance bon enfant, en attendant les deux orateurs du jour en retard, des militants se procurent à l'entrée de la salle des t-shirts à l'effigie d'Étienne Tshisekedi, leader de l'UDPS, qui se trouve encore en convalescence en Belgique. "C'est notre président qui a gagné les élections de 2011", commente un cadre du parti. Tout porte à croire que trois années plus tard, la réélection de Joseph Kabila n'a pas toujours été digérée à l'UDPS.

Lorsque Bruno Mavungu et Félix Tshisekedi font finalement leur entrée après 30 minutes de retard, l'assemblée, peu rancunière, se lève pour les applaudir. La conférence peut enfin commencer. Edouard Maludji Olito, représentant de l'UDPS en France, se charge de "tracer les périmètres" des échanges. Au menu : situation interne au sein du parti, réactions sur discours de Joseph Kabila relatif à l'état de la nation et accord-cadre d'Addis-Abeba.

"Tempête dans un verre d'eau"

Bruno Mavungu se veut rassurant. Toutes les dissensions internes rapportées ces derniers jours ne seraient qu'une "tempête dans un verre d'eau". "L'UDPS se porte bien", assure-t-il, faisant référence notamment au "succès" de la dernière tournée de Félix Tshisekedi dans les deux Kasaï et au Katanga.

Traitant le président Kabila d'arrogant pour avoir "défié la communauté internationale", le secrétaire général de l'UDPS soutient que son parti, lui, est resté attaché aux prescriptions de l'accord-cadre d'Addis Abeba et demande l'ouverture d'un dialogue politique pour assurer une "alternance apaisée" en RDC. Un dialogue qui devait se pencher entre autres sur le "contentieux électoral de 2011" [l'UDPS continue à considérer son champion comme le "président élu" de la République, NDLR] et la "restructuration de la commission électorale nationale indépendante (Ceni)", condition sine qua none pour une "organisation consensuelle des élections", selon Bruno Mavungu. Quitte à glisser au-delà de 2016 ?

L'UDPS n'écarte pas l'hypothèse et avance l'idée de la mise en place d'une transition politique. "Nous devons considérer la question dans tous ses angles. La transition, c'est quelque chose à définir dans le dialogue : on peut ou ne pas aller dans une transition mais on peut retarder les choses pour que l'aboutissement soit heureux", explique Mavungu. Et Félix Tshisekedi de renchérir : "Nous continuons à marteler la nécessité de la tenue d'un dialogue" en RDC. Une voie pourtant abandonnée par l'opposant Vital Kamerhe, présenté il y a quelques semaines encore comme son nouvel allié. "Mais l'UDPS a son propre agenda pour 2016", se justifie un cadre du parti. Difficile d'y voir clair, pour le moment.

 

 

 

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