Lancement de l'Appel d'Offre International Public pour l'acquisition des Kits d'identification et enrôlement des électeurs; publication du Calendrier de l'élection des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des nouvelles provinces et publication des résultats du test de sélection pour le recrutement du Secrétaire Exécutif National de la CENI; voilà les décisions que rendra publiques Corneille Naanga le patron de la Centrale électorale ce mercredi 10 février à 13h00. Le processus électoral semble désormais être lancé, bien qu'avec un retard, grâce à la pression populaire et internationale. Mais dans l'immédiat c'est le calendrier électoral des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces qui tient en haleine le microcosme politique. Spécifiquement dans l'ex Katanga. En effet ces élections là donneront lieu à un premier affrontement Kabila-Katumbi dans la province cuprifère. Defenestré du Katanga, Moïse Katumbi était sûr d'y rester maître en dépit de son démembrement en 4 nouvelles entités (Haut Lomami, Ntanganyka, Lualaba et . Il était sûr de l'emporter car populaire au sein de l'Assemblée provinciale du Katanga que présidait son allié Gabriel Kyungu. Redoutant sa popularité au sein de l'hémicycle, le gouvernement avait prétexté l'absence des moyens (2000.000$) pour ne pas organiser les scrutins de nouveaux gouverneurs. A la place, le gouvernement avait installé le régime tant décrié des «Commissaires spéciaux» avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle qui a laissé des plumes dans cette affaire avec un arrêt vilipendé par tous. Alors que l'affrontement électoral, acte 1, est donc inéluctable entre Katumbi et Kabila. Qui l'emportera? Car la victoire haut la main de Katumbi qui ne faisait l'ombre d'aucun doute il y a quelques mois n'est plus si certaine. La Majorité présidentielle s'est amusé à saper les partis politiques alliés de Katumbi.
L'Unafec de Kyungu, le Msr de Lumbi et l'Unadef de Mwando notamment. Le régime a favorisé des dissidences internes et est allé jusqu'à créer des doublons de ces partis jusqu'à leur adhésion à la MP. Tout ceci au mépris total de la loi. Le pouvoir a aussi procédé au débauchage des cadres de ces partis rivaux. Si bien qu'aujourd'hui les rapports de force entre Katumbi et Kabila, du moins au niveau de l'establishment provincial est devenu plus que flou. De toutes les façons, une occasion est donnée à Katumbi de mettre fin au règne de Muyez et consorts qui ont fait de lui leur unique cible à coups de manipulation de son bilan. Encore que pour que Katumbi et ses amis du G7 bataillent à armes égales avec la Majorité présidentielle, il faudra que les restrictions à leurs libertés publiques (rassemblement, meetings, marches, campagnes, déplacements, opinions) soient levées. Ceci pour leur permettre de battre campagne en rencontrant notamment les députés provinciaux. Ailleurs, dans les autres provinces, il n'y pas d'enjeux car la Majorité s'est depuis longtemps assurée les services des députés provinciaux de l'Opposition. Cas de l'ex province de l'Équateur. Vivement le calendrier électoral.Mais l'enjeu pour Katumbi dépasse largement le cadre provincial. C'est l'alternance globale qui l'intéresse. Voilà pourquoi il a fait du respect de la Constitution sa principale exigence. Tout comme la tenue de la présidentielle dans le délai. En cela il est sur la même ligne que Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi, Olivier Kamitatu et Eve Bazaiba notamment.