C’est certain. Kabila ne s’est pas trompé de choisir Egwake Omer Y’Angembe.
L’homme compte parmi les ténors du MLC et de l’Opposition. A l’Equateur où il a été réélu et compte une base, on le considère comme une force tranquille. Né le 13 novembre 1958, à Gwake, dans le territoire de Bumba, province de l’Equateur, Orner Y’Angembe, marié et père d’une famille nombreuse. Diplômé d’Etat à l’institut Gomba Ya Elikia à I’Equateur, option latin- Philo, il est licencié en Droit commercial et est gratifié d’un master en droit public international de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, en République du Congo. Un mètre quatre-vingt-dix de taille, calme, peu disert, très athlétique, bel homme, Omer Egwake peut se réjouir d’avoir combattu le bon combat mais d’avoir aussi du chemin à parcourir. Sa nomination aujourd’hui n’est pas le tait du hasard. Portrait.
Après avoir été, successivement, secrétaire général de la fédération zaïroise de lutte, directeur des relations publiques d’ASCOM Zaïre et de NESSCROM Zaïre, Egwake crée en 1991, l’Alliance des l3angala, ALLIBA, une association sans but lucratif regroupant tous ceux qui se reconnaissent Bangala. C’est à travers cette association qu’il se révèle vraiment au grand public. Grand mobilisateur, il donne à cette association ses lettres de noblesse et se dote d’une notoriété qui le fait apparaitre comme le leader culturel incontesté de la province de l’Equateur.
La chute du Marechal Mobutu le contraint à l’exil. Comme la plupart de ceux qui se réclamaient du camp naturel de l’ancien président. Il entre en rébellion avec Jean Pierre Bemba, en créant le Mouvement de Libération du Congo –MLC- Co-fondateur et membre du bureau politique, Egwake est désigné Secrétaire politique adjoint chargé de la mobilisation et propagande du MLC, en reconnaissance de ses qualités d’animateur et de mobilisateur. Ses assises culturelles lui permettent d’asseoir la base politique du parti dans la province de l’Equateur. Il est nommé ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement 1+4. Egwake est parfaitement à sa place. Amoureux du foot et des sports en général, on lui reconnait le mérite d’avoir donné un peu de tonus au sport RD-congolais resté en léthargie pendant les années de guerre, Homme de terrain proche du peuple, il également mis ce mandat ministériel au profit de son parti dont il devient au fil des jours l’un des animateurs remarqués.
Aux législatives de 2006, Egwake est élu député national de la province de l’Equateur. Aux yeux de la population, cette élévation est normale car il est l’homme qu’il faut pour représenter sa communauté. Dans cette nouvelle mission, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports s’exerce avec compétence au point d’être réélu cinq ans plus tard, au moment où beaucoup de leaders de l’Equateur s’étaient mordu la langue faute d’assises sérieuses sur le terrain.
L’élection d’Egwake est passée comme une lettre à la poste, sa base politique étant solidement implantée. Aujourd’hui, il fait partie du comité des sages de l’Assemblée nationale. Fort de son ancrage politique dans la province de l’Equateur et de sa constance dans la vision de son pays, il a mérité de figurer sur la liste des personnalités capables d’impulser la cohésion nationale. L’histoire retiendra que ce leader culturel aura été un patriote. ALLIBA se souviendra de lui comme son digne fils et son porte-étendard.
A l’annonce de sa nomination dans le gouvernement de Matata II, les violons se sont accordés pour remercier le Président Kabila pour cette marque d’attention à l’endroit de ce digne fils des Bangala. Egwake revient à un moment crucial où les indicateurs politiques sont énervés. On parle révision de la constitution. Mais cela ne l’effraie pas.
Il revient aux affaires pour servir son pays et défendre les intérêts de sa base. En acceptant de faire partie de l’équipe gouvernementale, il fait montre de beaucoup de sagesse. Il reste logique avec la ligne de son parti qui a pris part aux concertations et a accepté le principe d’un gouvernement de cohésion nationale. Certes, depuis la sortie de ce gouvernement, on assiste à une levée de boucliers dans le rang des membres du parti cher à Jean Pierre Bemba ; fondateurs contre fondateurs, militants contre militants, la cacophonie est totale. Certains sont amers et critiquent vertement ceux de leurs qui y sont entrés, d’autres applaudissent et pensent que de cette manière on peut faire avancer la cause du Congo. Omer, lui, reste calme, il se dit au service du pays et non des chapelles. La République seule vaut le débat et l’abnégation. Le ministère qui lui est confié est des plus délicats urbanisation anarchique, absence d’une politique de l’habitat responsable, insuffisance des moyens pour la mise en place des initiatives de logements pour tous. A lui d’innover, d’inventer des solutions et de restituer à ce ministère son rôle premier de service public. On ne peut que lui souhaiter bonne chance.
Bijou KULOSO