Franck Diongo n’est pas allé faire du tourisme aux USA, comme le prétendait certaines mauvaises langues.
L’opposant a ramené avec lui de fermes assurances de l’administration Obama d’encourager en RD-Congo le transfert du pouvoir de manière de pacifique et démocratique en 2016. Diongo est porteur d’une lettre
signée par les sénateurs américains adressée à Léon Kengo et Aubin Minaku. Le député national de Kinshasa
en réserve la primeur aux destinataires. Mais d’ores et déjà, notre flair nous dit qu’il ne peut s’agir que l’attachement du Congrès américain à l’enracinement de la démocratie en RD-Congo qui passe inéluctablement par le respect de la Constitution et par le déroulement des élections apaisées et crédibles.
Pendant son séjour de deux semaines au pays de l’oncle Sam, le MLP Diongo n’a pas eu droit au repos. Contacts
sur contacts diplomatiques, réunions, échanges, expo-sés ont constitué l’essentiel de son travail pour faire voir aux décideurs du monde la nécessité de s’impliquer d’urgence sur le cas de la Rd-Congo dont les dirigeants tiennent encore à rester au-delà de leur mandat constitutionnel. Comme invité d’honneur du Congrès
américain, le programme de Diongo était bien détaillé et riche en rendez-vous. Quelques jours après son
arrivée à Washington DC, Diongo a été bien accueilli par deux influents sénateurs américains, James Inhof et
Boozman, qui ont fait visiter à l’élu rd-Congolais les insti-tutions américaines notamment le Capitole siège du Parlement américain. Le lendemain soit le 5 février, jour du déjeuner de prière auquel avait prit part le prési-dent américain, Diongo a figuré parmi le 3000 participants qui ont eu le droit d’accéder dans la salle où Barack Obama avait prononcé son speech d’une quarantaine de minutes. L’opposant le plus constant de la RD-Congo était assis à deux pas du patron de la maison blanche soit à la table n° 254. Cette place proche du prési-dent américain était réservée aux invités de marque du Congrès américain. Avec beaucoup de modestie, Diongo a affirmé que tous les membres de la délégation rd-Congolaise s’étaient retrouvés dans la salle du Congrès. La manif s’était déroulée au prestigieux hôtel Hilton de Washington qui possède plus de 3000 chambres. C’est là qu’était logé F. Diongo pendant son séjour américain. Plus de 139 délégations du monde de part leurs religions, Bouddhistes, musulmans, Chrétiens, juifs, avaient accepté l’invitation de l’administration américaine. Cette importante réunion avait été ouverte par le président américain en personne.
Il était accompagné de sa femme Michèle. Bien des personnalités in-ternationales avaient fait le déplacement de Washington. Notamment, le grand maître Dalaï Lama était aussi présent et le président du parlement Israélien. Le Président Jordanien devrait y prendre part aussi. Un accident d’avion mortel survenu dans son pays l’en a empêché. La brochette des personnalités présentes donne une idée sur le prestige de cette réunion. Diongo était en face de la crème du monde dont les décisions impactent la planète. Diongo
joue dans la Cour des grands. Lui aussi a un carnet diplomatique fourni car n’entre pas dans cette réunion qui veut. Sa présence à cette réunion va clouer le bec à ses détracteurs qui minimisait son ancrage dans la
sphère diplomatique. Ses opinions sur l’avenir de laa RD-Congo intéressent les plus grands du monde. Diongo dispose des atouts aussi bien à l’interne (populairité) et à l’externe (contacts diplomatiques de choix) pour peser sur toutes les décisions qui engagent l’avenir de la RDC. Les délégations du côté rd-Congolais étaient conduites par le duo Franck Diongo et Albert Moleka pour la première. La seconde était conduite par Azarias Ruberwa, Martin Fayulu et Ngoy Kalenda, ancien président de la Cour suprême de Justice. Au non de la cohésion de l’opposition, Diongo et Moleka ont tiré Fayulu de sa délégation pour des réunions stratégiques sur la Rd-Congo ou ces opposants ont fait voir noir sur blanc à la classe politique des USA, que le pays tend
vers la dérive et le chaos si l’actuel régime restait aux affaires. Dans ses contacts, Diongo a rencontré avec les autres, notamment : l’ancien sous-secrétaire d’État américain en charge des affaires africaines (Herman
Cohen), le chef des études stratégiques et internation-ales (l’Ambassadeur Richard Mc Cormack), le Vice-président de l’institut des USA pour la paix (l’Ambassadeur Georges Moose). Au département d’Etat, Franck a été reçu par Frederick Ehrenrech (analyste au Bureau Afrique au département d’Etat), Michèle Wagner (analyste au département d’Etat pour l’Afrique central, la région du Grand-Lac et la Tanzanie) et Daniel Renna (responsable du desk de la Rd-Congo). Ce dernier avait fait rapport à John Kerry sur les dernières manifs du 19
au 23 janvier avant que Kerry ne passe un de coup de fil à Joseph Kabila en lui disant « d’écouter la voix de son peuple en retirant la loi électorale controversée ». Diongo a été également reçu par le staff de USAID par
son chef bureau Conflit et Réconciliations Albert Gomes Mugumya. Au NED, Diongo a eu droit à un accueil
chaleureux. Rudy Massamba, responsable du Pro-gramme d’Afrique central, a pendant longtemps échangé avec ce dernier. Diongo était aussi à l’institut MC Cain-The Mc Cain institut for internationale leadership. Un insti-
tut rattaché à l’Université d’ Arizona. Ici Diongo fut reçu par Paul Fagan, directeur programme pour la Rd-Con-
go. A NDI, Diongo s’est offert un entretien fructueux avec son staff dirigeant, Grant Godrey gestionnaire principal des programmes Afriques de l’ouest et central et Sofia Moestruo, directrice adjointe de NDI et Thierry Wamaroro, chef programme Afrique central et de l’ouest.
Le séjour américain de Diongo l’a conduit à la Banque mondiale et aux FMI-fonds monétaires international. A
la Banque Mondiale, Diongo a rencontré, Luiz Hofmeister Almeida, Noel Tshiani et Ahmadou Mustapha Diaye, directeur de la Banque mondiale pour la Rd-Congo. Au FMI, Diongo a échangé avec le Professeur Matungulu,
l’homme qui s’est opposé à un mandat supplémentaire de Joseph Kabila. A la Banque mondiale, Diongo a
participé à une conférence sur la Rd-Congo qualifié d’État fragile par cette institution d’où il faut repenser l’aide au développement et l’aide humanitaire. Curieux, aucun officiel Rd-Congolais n’a pris part à cette réunion si importante sur le pays. Aux dernières heures avant de regagner le pays, Diongo, Fayulu, Makila, Albert Moleka ont animé une conférence à l’Université John Hopkins où a étudié le très pondéré Albert Moleka et James Swan, ambassadeur des USA en poste en Rd-Congo. Pendant la conférence, répondant à une question d’un participant sur la candi-dature unique de l’opposition, Diongo avait souhaité qu’il ait de primaire au sein de
l’Opposition. Fayulu avait fait la proposition du docteur Denis Mukwenge comme présidentiable sur la liste de
l’Opposition.
Au cours d’un échange au département d’État américain, le département d’Etat via ses animateurs ont voulu avoir une idée des opposants de ce qu’ils préconisent comme garantie à Joseph Kabila après son mandat. Les opposants ont été clairs là-dessus. Ils ont fait savoir à leur interlocuteur que Joseph Kabila bénéficie des garanties légales que lui reconnait la Constitution, qu’il sera sénateur à vie après mandat. D’où, il faudra compléter une loi qui donnera à Joseph Kabila le contenu sur sa vie après son mandat. Genre comment il va percevoir ces émoluments, sa sécurité, ses devoirs et droits d’un ancien chef d’État. La proposition fut appréciée dans l’immédiat par les hôtes des opposants, selon Diongo. Toujours pendant le séjour de Diongo aux USA, une marche anti-Kabila avait été organisée devant la mai-son blanche pour exiger le départ de Kabila. Pendant le
sit-in, Diongo a reçu de la diaspora une médaille patriotique de fidélité à l’idéal «de ne jamais trahir la Rd-
Congo ». En gros, Diongo a exposé, aux autorités américaines la situation politique, sociale et économique
du pays. Le MLP a apporté un plan de sortie à ce chaos qu’il a remis à l’administration américaine. Le plan Diongo interpelle les USA sur la finitude de la politique de «la prime aux rebelles et autres seigneurs de guerre». Ce plan promeut l’organisation des élections aux échéances prévues selon la Constitution. Mais des élections libres et transparentes. Par ailleurs, Diongo a rejeté le calendrier Malu Malu. Selon lui, c’est un calendrier irréaliste d’où il faut le rejeter.
Diongo fait remarquer, le budget présenté par la CENI pour l’organisation des élections est énorme pour organiser les élections. Coupler les élections locales aux provinciales est impossible suite au découpage et à
l’enrôlement compte tenu des moyens de la logistique et du personnel. C’est donc de la pure distraction, le
calendrier, Malu Malu, lâchet-il. Comme solution Diongo propose l’organisation des élections Présidentielles et
provinciales pour vider les arriérés électoraux avant tout. Les locales et les législatives peuvent être organi-
sées même en 2017. Car, poursuit-il, il n’y a aucune loi qui oblige le couplage des élections présidentielles aux législatives. Si l’on procède avec ce schéma, à entendre parler Diongo, la CENI va organiser des élections démocratiques et apaisées. Diongo a même exigé aux américains des sanctions contre Kabila s’il persistait à
sa demarche de se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat. (ci-dessous les invitations de Franck Diongo
au déjeuner de prière du congrès américain)
Yves BuYa