Telle est la révélation contenue dans la déposition d’un témoin cagoulé contre le colonel Nzanzu Birisho
La Cour opérationnelle du Nord-Kivu, qui connaît l’affaire de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, a repris ses audiences qu’elle avait suspendues lors des tueries des ADF qui ont endeuillé Beni et sa périphérie avec plus de 120 morts. Lundi dernier, la Cour a suffisamment été éclairée sur le rôle des officiers des Fardc dans la planification de l’assassinat du brave colonel, le jeune héros de la guerre Mamadou Ndala.
L’âme présumée du complot, le colonel Nzanzu Birosho a été confondu par un témoin cagoulé, précaution prise pour des raisons de sécurité par le Ministère public. Le cagoulé est un ancien officier des ADF/NALU tombé dans la nasse de la Sécurité. Il explique comment c’est le colonel Nzanzu Birisho qui a la charge de contacter avec les Adf pour les opérations diverses.
C’est lui qui leur livre des armes et d’autres moyens nécessaires à leurs activités criminelles. En ce qui concerne la mort de Mamadou Ndala, le témoin des ADF assure que c’est bien le colonel Birosho qui était au four et au moulin.
C’est encore lui qui avait donné la trajectoire du convoi du colonel Mamadou et l’heure à laquelle il a fait mouvement en quittant Beni pour se mettre sur la route de Mavivi en partance pour Eringeti, 54 Km. Selon la déposition du témoin cagoulé, Mamadou est tué pour l’empêcher de mener les opérations dénommées "SUKOLA " contre les ADF/NALU dans la zone auxquelles il était en train de se préparer. Il fallait le stopper.
27.000 USD POUR TUER MAMADOU !
D’après le témoin, pour cette opération d’assassinat du colonel Mamadou Ndala, le colonel Nzanzu Birosho a perçu une somme de 27.000Usd. D’autres fonds sont passés par le biais de son épouse si l’on en croit le témoignage. C’est le colonel Nzanzu Birosho des Fardc qui a organisé l’embuscade dans laquelle est tombé le colonel Mamadou Ndala.
Comme il fallait y attendre, l’accusé a tout rejeté en proclamant son innocence. Pourtant, lors du premier round des audiences ayant précédé la suspension d’il y a deux semaines, le Ministère public assuré par l’Avocat général, le général Munkutu avait resserré le carré du même colonel Birosho Nzanzu en démontrant, pièces à la main ses services aux ADF/NALU à qui en plus il livre des armes, des munitions, des tenues militaires et avec qui il a organisé l’assassinat de Ndala. Birisho avait tout nié.
C’est ainsi que le Parquet militaire avait promis de le confondre par le témoignage d’un ancien officier des ADF tombé dans sa nasse. C’est ce qui a été fait le lundi où le témoin a publiquement donné des faits troublants dans le chef de ce colonel des Fardc de connivence avec les ADF/NALU. La Cour opérationnelle s’est également fait une religion sur l’implication dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala d’un autre officier des Fardc, la major Viviane Masika.
Celle-ci avait autrefois vainement tenté d’aiguiller la Cour sur une fausse piste de l’affaire du trafic du carburant des Fardc qui serait à la base de la mort de Ndala. Alors qu’il s’agit bien des ADF/NALU travaillant, avec un certain nombre des officiers des Fardc qui leur livrent tout y compris les renseignements sur les opérations.
TOUS CES OFFICIERS SONT-ILS DEMASQUES ?
A ce jour, tous ces officiers à la solde des ADF/NALU dans la zone opérationnelle de Beni sont-ils tous démasqués. Pas si sûr. Ce qui relance le débat sur le mystère entourant les opérations actuelles des ADF/NALu à Beni sans aucune réaction des Fardc. Ceux qui, parlent de trahison dans les rangs des Fardc n’ont peut-être pas tort.
A ce sujet, le témoignage de l’accusé de l’ADF devant le colonel Birosho Nzanzu donne la chair de poule. A la lumière de l’audience de lundi dernier, on comprend ce qui se passe dans les attaques à répétition des ADF dans la zone de Beni qui ont fait plus de 120 morts presque tous tués à la machette.
Le dernier cas de la nuit de lundi à mardi à Païda, un quartier de Beni, où les assaillants, les ADF, portaient des battle-dress des Fardc. Lorsque les vraies Fardc ont débarqué à l’appel de la population, il y a eu un échange nourri des coups de feu jusqu’au moment où les assaillants ont détalé. Selon les habitants du quartier qui se sont livrés à la presse, les assaillants parlaient un swahili à l’accent rwandais et non à l’intonation ougandaise, tous en sont convaincus. KANDOLO M.