Jamais une entreprise de service n’a touché aussi près les limites de cessation de paiement. L’Office congolais de contrôle (OCC), détenteur du monopole de contrôle des produits en RDC, a connu des moments difficiles. Il effectue maintenant une véritable mue.
L’analyse de ses états financiers, présentés au début de cette année, a montré que cet Office a été totalement asphyxié par les intérêts bancaires liés aux découverts et facilités de caisse, et condamné par un encours se calculant en millions de dollars. Une des conséquences visibles de cette situation était surtout l’accumulation des arriérés de salaires des cadres et agents allant jusqu’à 11 mois dans certaines provinces, indiquent des sources proches de cette entreprise.
Au milieu du 1er semestre de l’exercice en cours, les nouveaux gestionnaires fraîchement nommés ont levé de grandes options tant sur les plans administratif, financier, technique que social, coulées en forme des résolutions et recommandations, pour avoir une matrice du plan de redressement.
Toutes les décisions et directives idoines ont été mises en œuvre par la Direction Générale, à travers un assortiment de mesures d’assainissement dans les domaines précités.
En récompense, ces efforts ont eu pour conséquences l’apurement des arriérés de salaires des années antérieures - notamment de 2014, qui ont été épongés d’un seul coup , et l’élimination et le découragement, par la Direction Générale, de tous les circuits mafieux via l’instauration d’un système de gestion dématérialisé. Et, dans la foulée, la réduction de multiples comptes bancaires de l’OCC qui sont passés de 630 à 32.
Toujours dans le même chapitre, les orientations ont été données dans le sens du règlement des décomptes finals des retraités et des agents décédés en vue de réduire le poids des salaires d’attente, de respecter l’arbre de commandement, d’investir dans le domaine technique, de moderniser les laboratoires, de remettre à niveau le personnel et d’’améliorer les conditions de travail et la motivation du personnel.
Concernant ses travailleurs, contrairement à ce que peut penser une certaine opinion, l’OCC dispose d’un personnel jeune dans la fourchette d’âge entre 25 et 50 ans qui brille par leur compétence et leur expérience. Il suffit d’organiser à l’intention de cette ressource humaine des formations continues, de mettre à sa disposition un outil de travail adéquat et une bonne motivation pour qu’on ne puisse plus se plaindre de son rendement technique et scientifique, affirme-t-on.
UN PLAN DE REDRESSEMENT OPPORTUN
Par ailleurs, il a été donné d’apprendre que les états financiers soumis à l’approbation du Conseil d’administration de l’OCC ont démontré le niveau exagéré d’endettement de ce service public. Ces dettes avaient hypothéqué lses ressources étant donné que son passif exigible représentait un montant équivalent à 91% de l’actif net au 31 décembre 2014.
Ses ressources importantes étaient détenues par des tiers au titre des créances, dont beaucoup sont difficilement recouvrables. Ceci fait entrevoir que 79% de la valeur du patrimoine de l’OCC étaient détenus par des clients, des fournisseurs, des débiteurs épars et par des tiers.
Les arriérés de salaires du personnel s’évaluaient à 23 millions USD, alors que le compte " collation et rafraichissements " a accusé un solde de 18.670.460.417 FC, soit 19.862.192 USD, traduisant la propension de l’OCC à distribuer ses revenus même s’il n’arrivait pas à payer les salaires, les autres charges conventionnelles et les impôts.
A moins que cela ne soit déjà en cours d’exécution, il était programmé qu’à l’issue de l’examen de l’état de lieux par le Conseil d’administration que des décisions responsables et des orientations nécessaires seront édictées pour tracer le plan de redressement de l’OCC.
Dans un de ses aspects, ce plan devait intégrer impérativement la question de sortie de l’emprise de la dette notamment envers la Direction générale des impôts (DGI) pour l’Impôt professionnel sur le revenu (IPR), envers l’INSS pour les cotisations sociales, envers les délégations syndicales pour les cotisations syndicales ainsi qu’envers l’Office national de l’emploi (ONEM), l’INPP, les fournisseurs et d’autres créanciers.
Dans ce vaste plan de redressement, des projets opportuns faisant partie de la politique générale de l’OCC sont aussi conçus. Ils s’articulent autour de la restauration de la justice pour assurer la paix sociale dans l’office ; de l’amélioration des conditions de travail de cadres et agents ; de la construction et la modernisation des infrastructures administrative, technique et sociale ; de la lutte contre la corruption et de la fraude sous toutes ses formes .. De même, la dématérialisation de la gestion par l’informatisation de l’entreprise.
Après un long chemin de croix, le personnel a bien des raisons de croire à un avenir reluisant si toutes les décisions et directives seront suivies d’effets. AMBALU/Cp.