Sabotage ou hasard de circonstance ? Quelques jours seulement après l’entrée en fonctions des 10 cadres de la firme canadienne Manitoba Hydro International, MHI, dans le conseil d’administration de la SNEL, le groupe 3 de la centrale hydroélectrique d’Inga 2(G23), 178 mégawatts, est brusquement tombé à l’arrêt.
Cette perte d’énergie d’Inga est à la base de la perturbation de la desserte dans les grandes villes, notamment à Kinshasa.
La centrale d’Inga 2, avec une puissance installée de 1424 MW, compte huit groupes dont la moitié fonctionne. Cette centrale, inaugurée en 1982, subit une réhabilitation actuellement grâce à un appui financier des bailleurs de fonds. Ses machines ont largement dépassé déjà les heures de fonctionnement de sa mise en service. Il sied toutefois de rappeler que Dan Gertler, l’homme d’affaires juif qu’on ne présente plus, s’était engagé à injecter USD 360 millions pour la relance de la centrale Inga II.
Cependant, le gouvernement a signé début mars 2015, par l’intermédiaire du Comité de la réforme des entreprises du portefeuille, COPIREP, un contrat de dix- huit mois, avec l’entreprise canadienne Manitoba Hydro International(MHI) pour le redressement de la SNEL. Dix cadres de MHI ont été engagés par le Conseil d’administration aux postes clés de la SNEL dans les domaines de la production, du transport et de la distribution. Aussi il sied de préciser que les récents travaux exécutés par la SNEL –notamment la construction de la nouvelle ligne de 400Kv Inga/Kinshasa- rentrent dans le cadre du projet PMEDE financé essentiellement par la Banque mondiale, la BAD et la BEI, banque européenne d’investissements.
Parmi les grandes difficultés auxquelles est confrontée la SNEL, l’Etat note, selon un rapport du COPIREP, outre l’absence de clarté sur le régime juridique des biens constituant l’actif immobilisé de la société après sa création en mai 1970 ainsi que l’absence des titres de propriété de la quasi-totalité des biens immobilisés figurant à l’actif du bilan de la SNEL à la date de sa transformation en SARL en décembre 2009 ; l’absence d’une convention de gestion du service public de l’électricité entre l’Etat et la SNEL. Devenue société anonyme du fait de l’adhésion de la RDC à l’OHADA, la constitution du capital de la SNEL est à ce jour trouble, foi d’experts. Pour la Banque mondiale, la société devrait être saucissonnée. Dans le cadre de la libéralisation du secteur de l’électricité, l’Etat r-dcongolais s’engage d’ores et déjà à garantir le libre accès au réseau de transport existant à tout autre producteur. Pour ce faire, une Agence de régulation indépendante du secteur de l’électricité, à l’image de l’ARPTC pour les télécoms, devrait être créée par une ordonnance présidentielle.
POLD LEVI