La loi d’Accès à l’Information traîne depuis plusieurs mois dans les tiroirs du Sénat. Raison pour laquelle à la veille de l’ouverture de la session parlementaire du mois de septembre, le Collectif 24 organise un colloque sous le thème « Droit d’Accès à l’Information et la gouvernance participative », avec l’appui financier d’Osisa et Internews. Les travaux ont démarré hier jeudi 10 septembre 2015, en présence de la Secrétaire générale aux Médias, et se clôturent ce samedi 12 septembres au Cercle Elaïs.
Ce forum vise à consolider la gouvernance participative, en amenant les participants à comprendre davantage les bénéfices devant résulter de la mise en œuvre du Droit d’Accès à l’Information. Il s’agit aussi de renforcer, dans une démocratie représentative et participative, un dialogue constructif; de définir les stratégies de promotion du Droit d’Accès à l’Information pendant tout le processus électoral ; d’identifier et analyser les défis que soulève dans la pratique une telle loi, et engager les sénateurs à programmer le débat et le vote de ladite loi au cours de la session de septembre, etc.
Se penchant sur la spécificité et l’objectif principal de ce colloque, Nick Elebe, Directeur-pays d’Osisa, et Jean-Baptiste Otshudi, Coordonateur du Collectif 24 ont, dans leurs allocutions, redéfini les contours de la question. Ils ont, à cet effet, rappelé les avantages de cette loi, notamment la meilleure gestion de la Res Publica (l’application du principe de la redevabilité des gouvernants envers les gouvernés), l’affirmation de la responsabilité citoyenne dans le contrôle régulier et permanent des institutions. Car ce droit est garanti par la Constitution du pays en son article 24 qui stipule : « « Toute personne a droit à l’information».
L’accès à l’information : droit de l’homme fondamental et oxygène du développement durable
Ce principe sus évoqué est l’essentiel du contenu de la première table ronde qui avait comme panelistes les sénateurs Moïse Nyarugabo et le prof Jacques Ndjoli ainsi que Carlotta Estalella l (AFIC/Ouganda). Dans leurs interventions, les deux sénateurs se sont focalisés sur l’impact de ladite loi après son vote et sa promulgation, puisque chaque Congolais aura une lourde responsabilité à assumer quand il s’agira de sa mise en application.
On signale que ladite loi détermine les modalités de demande d’une information et les pénalités auxquelles pourraient s’exposer les personnes qui se rendraient coupables de rétention de l’information. Cette loi serait profitable à tout le monde, de la base (peuple) au sommet (Président de la République). Avec cette loi, il y aurait une meilleure gouvernance, plus de transparence, une lutte plus efficace contre la corruption, le pillage des ressources naturelles, l’exclusion sociale, le respect des droits socio-économiques, civiques, politiques et culturels.
Etant donné que l’accès à l’information est un droit constitutionnel en RDC, il devrait être exécutoire. La RDC devra, dans le cadre de la promotion de sa jeune démocratie, après adoption et promulgation, adopter le principe selon lequel «le progrès de la démocratie exige la disponibilité d’une information véridique et complète, qui permette aux citoyens de juger en connaissance de cause les politiques gouvernementales : autrement, c’est le règne de l’autocratie obscurantiste ».
Dorcas NSOMUE