Près de 60 leaders qui s’étaient ligués pour la convocation du forum national, sont aujourd’hui moins nombreux à respecter leurs paroles et leurs écrits.
Sur les 60 hommes politiques signataires de la déclaration des Forces politiques et sociales du 25 juin 2014 qui avaient pris l’engagement solennel de militer en faveur de la tenue d’un dialogue inclusif conformément à l’Accord d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations- Unies, peu tiennent à leurs paroles et engagements pris. A jour J-436, le Coordonnateur du Front populaire contre la révision constitutionnelle en a fait le constat amer, au cours du point de presse qu’il a tenu hier lundi 7 septembre. Jean-Pierre Lisanga Bonganga a, auparavant, rappelé les objectifs que s’étaient assignés ces acteurs politiques, dont la plupart renient aujourd’hui leurs signatures.
Les mêmes hommes avaient arrêté des principes pour appuyer leurs objectifs, qu’ils comptaient atteindre à travers trois actions dont la mise an accusation en justice de M. l’abbé Malu Malu pour atteintes aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République. Ils avaient envisagé aussi de retirer leurs délégués siégeant de la CENI. Les meetings populaires et autres actions jugée salutaire étaient retenus pour mobiliser le peuple conformément à l’article 64 de la Constitution.
A l’heure qu’il est, il n’y a que l’UDPS qui est fidèle et constante à l’égard des objectifs poursuivis. D’où toute la fierté de Lisanga de se ranger derrière le président de cette formation politique, qu’il considère comme le chef historique de la vraie opposition ou le Mandela de la RDC. Pour lui, tienne Tshisekedi est un homme constant, crédible et respectueux de ses engagements. Il déplore l’attitude de ces acteurs politiques qui font de l’enrôlement des électeurs leur cheval de bataille. Profitant de cette passe conduisant à un glissement, Joseph Kabila avait fait allusion à l’enrôlement dans son discours du 30 juin 2015. Ce rapprochement a intrigué le Coordonnateur de la FP, qui a toujours douté de la sincérité de ces acteurs politiques aujourd’hui un peu mis à nu à travers leur déclaration du 25 juin 2014. Même si nous ne publions pas la liste des signataires, ils sont bien connus.
Par KERK
Déclaration des forces politiques et sociales du 25 juin 2014
Nous forces politiques et sociales, signataires de la présente déclaration :
Convaincues que la démocratie est le meilleur système de gestion et d’alternance au pouvoir, gages de stabilité des institutions de la République, de paix et de développement durables ;
Considérant l’histoire politique de notre pays, caractérisée par une succession de crises politiques et institutionnelles depuis son indépendance ; la dernière étant les élections opaques, irrégulières et frauduleuses du 28 novembre 2011, à l’origine d’une crise de légitimité sans précédent qui a replongé notre pays une fois de trop dans les pages sombres de son histoire ;
Convaincues que l’ordre politique du pays doit être basé sur une Constitution démocratique que tous les citoyens doivent scrupuleusement respecter;
Nous appuyant sur les 7 préoccupations majeures posées dans la Constitution du 18 février 2006 et qui ont présidé à l’organisation et l’exercice du pouvoir dans notre pays, à savoir :
1. Assurer le fonctionnement harmonieux des institutions de l’Etat ;
2. Eviter les conflits ;
3. Instaurer un Etat de droit ;
4. Contrer toute tentative de dérive dictatoriale,
5. Garantir la bonne gouvernance ;
6. Lutter contre l’impunité ;
7. Assurer l’alternance démocratique.
Considérant que l’article 220 de la Constitution de la République a expressément consacré l’intangibilité de certaines dispositions, essentiellement le nombre et la durée des mandats du président de la République ainsi que le mode de scrutin qui sont, de droit verrouillées et ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ;
Constatant que le syndrome de personnalisation du pouvoir et de privatisation de l’Etat hante dangereusement la classe politique au pouvoir ;
Refusant catégoriquement la monarchisation présidentielle dans notre pays ;
Toujours fidèles aux valeurs que nous défendons et au combat que nous menons au sein de nos structures respectives ;
Conscientes de nos responsabilités devant Dieu, l’Histoire et la Nation ;
Avons décidé d’unir nos forces pour mener des actions communes en vue d’atteindre les objectifs ci- après :
1. Lutter pour la résolution de la crise de légitimité née des élections chaotiques du 28 novembre 2001 ;
2. Contrer tout changement ou révision de la Constitution avant les élections de 2016 ;
3. Obtenir la convocation d’un dialogue inclusif conformément à l’accord-cadre d’Addis-Abeba ainsi que la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations- Unis ;
4. Restructurer la CENI et arrêter par consensus un calendrier électoral ;
5. Obtenir le départ de Monsieur Joseph Kabila ;
6. Arracher la libération sans conditions de tous les détenus politiques et d’opinions ;
A l’appui de ces objectifs, les signataires de la présente déclaration ont adhéré aux principes ci-dessous :
1. Proclamation de leur profession de foi à l’engagement de ne pas trahir l’unité et les objectifs poursuivis ;
2. Engagement à ne céder à aucune forme de corruption, chantage, débauchage, et menaces venant de quelque origine que ce soit ;
3. Ne jamais utiliser le rassemblement à des fins personnelles.
En vue d’atteindre les objectifs ci-dessus et sauvegarder la démocratie, les signataires ont décidé de mener les actions ci- après notamment :
1. Traduire Monsieur l’Abbé Malu Malu en justice pour atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République ;
2. Retirer les délégués des Forces politiques et sociales de l’opposition siégeant à la CENI ;
3. Organiser des meetings populaires, des marches pacifiques et toute autre action jugée salutaire pour mobiliser notre peuple conformément à l’article 64 de la Constitution.
Fait à Kinshasa, le 25 juin 2014
60 signataires.