Des interférences dans l’enquête du double meurtre des Mutangala pour brouiller les pistes

Lundi 9 février 2015 - 11:32

Contre toute attente, le ciel vient de s’assombrir dangereusement sur l’enquête policière menée dans l’affaire du double meurtre de la 2ème avenue Kumuzika, commune de Tshopo. Alors que depuis plus deux semaines, les investigations semblaient progresser, des nouvelles assez alarmantes circulent à Kisangani, faisant état des interférences dans ce dossier judiciaire. Selon ces rumeurs assez répandues, les limiers subiraient des pressions de toutes parts pour brouiller les pistes, de manière à fausser l’enquête et à innocenter les criminels. En effet, nous apprenons qu’une autorité provinciale serait déterminée à étouffer l’affaire dans l’œuf. Comment comprendre que bien que les limiers de la police aient réuni suffisamment d’éléments sur cette affaire, on ait relâché Mova, le fameux voisin qui avait dirigé le commando au domicile des Mutangala Kambi Adolphe?
Et pourtant ! Aussi curieux et révoltant que cela puisse paraître, c’est cet homme qui le jour des faits, s’était présenté à l’adresse des victimes, en leur absence, quelques heures auparavant, pour demander aux enfants trouvés sur place si les parents étaient dans la ville de Kisangani. S’il était animé de bonnes intentions, pourquoi n’avait-il pas pris la précaution de laisser ses coordonnées auprès des gosses, afin d’être contacté? Et il avait disparu aussitôt.

Et c’est lui que Mme Aimée Ngole Tshomha avait reconnu dans le groupe des agresseurs et qu’elle avait apostrophé dans leur maison. C’est encore lui qui, le lendemain du double crime, était rongé par des remords. Troublante coïncidence Il avait contacté le petit-frère du défunt, Djuma Mutangala Nono, auprès de qui il avait exprimé ses vives inquiétudes face aux menaces dont il était l’objet de la part des criminels.
Ses inquiétudes ont suscité des soupçons sur lui, parce que l’on ne comprenait pourquoi que lui qui n’était pas membre de famille des victimes, pouvait être menacé par des bandits sans avoir un lien avec eux. L’homme sera maitrisé et conduit à la police. De son interrogatoire sommaire, que des aveux ! L’on apprendra dans la foulée qu’il faisait partie d’un groupe des malfaiteurs dont les noms des membres et leurs numéros d’appel figuraient dans son répertoire téléphonique. Et c’est comme cela que sont sortis les noms de Mandelama, Eda et les autres.
Lors de la traque contre Eda, le suspect se cachait au plafond et on a surpris à son domicile, ‘non seulement des armes et des tenues militaires neuves, mais aussi des habits maculés du sang de leurs victimes. En plus, il portait le blouson d’Adolphe, une preuve supplémentaire de sa participation à la bande des malfaiteurs, en tant qu’organisation criminelle, et au coup perpétré dans la nuit du jeudi 22 janvier 2015.

L’enquête avait pris là, une tournure irréversible et toute la vérité était ainsi tissée au fil de jours avec de nouvelles révélations et de nouveaux éléments. Avec autant des pièces à conviction, logiquement, il ne persistait aucun doute sur la responsabilité de chaque bandit dans le double meurtre de la commune de Tshopo.

Aujourd’hui que le dossier est presque bouclé, une main noire amènerait les enquêteurs à remettre en cause, les résultats des investigations de la police. A l’auditorat militaire, on laisse entendre que le magistrat instructeur n’aurait pas les mains libres pour approfondir les investigations à son ni-. .veau. Car, pour la suite du dossier, l’opinion cherche à connaître le fournisseur et la provenance des armes de guerre et des uniformes militaires. Elle est aussi fort intéressée par le passé de ces criminels qui ont tué de sang-froid l’homme d’affaires Adolphe Mutangala Kambi. Sur son corps, 12 balles ont été extraites et les enquêteurs avaient identifié plusieurs blessures causées par des objets tranchants, du genre poignards.

Pour son épouse, une source indique qu’elle portait une grossesse de cinq mois, annonciatrice de la venue des jumeaux. Elle avait été abattue avec six coups de balles. C’est dire que cette bande avait manifesté toute sa cruauté sur les victimes qui laissent trois orphelins encore en bas âge. D’où, la colère des habitants de Kisangani, qui ont réagi aux rumeurs laissant entendre que tout serait mis en œuvre pour remettre en liberté les criminels actuellement en détention à la Prison de Kisangani.

Aux dernières nouvelles en provenance du chef-lieu de la Province Orientale, des Boyomais jurent que si justice n’est pas rendue dans cette affaire et si l’on acquittait ces criminels, ils se chargeraient eux-mêmes de régler leurs comptes.

Cette situation, comme il faudrait le signaler, mériterait d’être suivie par la hiérarchie de la justice militaire, de peur de voir la Tshopo verser dans une nouvelle spirale de violence.
J.R.T.

 

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