* Ces obstacles bloquent déjà quelque part l’élan du Gouvernement et sont de nature à compromettre l’idéal de cohésion nationale.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, voilà plus d’un mois déjà que le Gouvernement Matata II fonctionne sans le ministère des Affaires sociales. La raison, tout le monde le connait. Un « poids lourd » de l’ « Opposition républicaine » aurait décliné l’offre. C’est totalement renversant dans un pays où le social devrait être mis en avant plan. Cela montre à quel point nos hommes politiques tiennent le social pour la cinquième roue du carrosse.
Autre hypothèque, le vice ministère du plan pose également problème. La vice-ministre est au cœur d’une controverse. D’une part elle souffre d’un déficit de traçabilité politique et d’autre part, rapportent certaines sources, le casting la concernant n’aurait pas été de plus efficace.
Le Gouvernement Matata II a été présenté comme Gouvernement de Cohésion nationale selon la volonté des Concertateurs. Mais qui dit Gouvernement de Cohésion nationale, signifie un cabinet où tous les sociétaires se serrent les coudes et regardent tous dans une même direction. Ce n’est pas ce que l’on constate.
Au regard des derniers événements, à savoir les manifestations doublées de pillages, bien malin qui pourrait soutenir que tous les partenaires au sein de ce Gouvernement issu des Concertations regardent dans une même direction. Le fait même que la Majorité continue à être identifiée uniquement à celle d’avant les Concertations pose problème.
Peut-être faudra-t-il attendre le séminaire que projette le Gouvernement pour en arriver là !
L’Udps pro concertations affirme ne pas reconnaître celle qui est censée la représenter au Gouvernement.
Tous les sociétaires de ce Gouvernement doivent incarner la majorité et l’Opposition républicaine, étant la principale bénéficiaire, de cette redistribution pour le compte de l’Opposition devrait s’assumer comme faisant partie de la Majorité. Les ministres issus de ce regroupement politique devraient se montrer « républicains ». Des observateurs insistent sur le caractère « constructif » de la démarche des partis de cette opposition qui a fait le choix de participer à la gestion du pays avec la majorité. Malheureusement, à la lumière des derniers événements, les gens ont constaté qu’il n’y a pas eu fusion entre majorité au pouvoir et « Opposition républicaine » qui sont pourtant dans un Gouvernement de coalition.
Le souhait est que tout ce beau monde arrive à épouser la vision du chef de l’État telle qu’elle est mise en exécution par son Premier ministre », Matata Ponyo.
L’histoire retiendra que le chef du Gouvernement congolais est un vrai bosseur. Au point que les journées de vingt-quatre heures paraissent trop courtes, les unes après les autres. Il restait toujours du travail après chaque jour pour le lendemain pour l’homme à la cravate rouge !
QUE GAGNE LE RAÏS
Il faut vite recréer les conditions. Si le Gouvernement doit être de Cohésion nationale, il doit l’être vraiment sinon en tirer toutes les conséquences.
Autrement, la question dont on est en droit de se poser est celle de savoir qu’est-ce que Joseph Kabila aura gagné, lui qui constitutionnellement n’était pas obligé de s’ouvrir au point même de sacrifier certains de ses fidèles ! Qu’est-ce qu’il gagne en retour si la cohésion nationale tarde à se faire jour ?
Absence du ministère des Affaire sociales, controverse au vice ministère du Plan, déficit d’identité de l’opposition républicaine au sein du cabinet…sont bien des hypothèques qui pèsent sur le Gouvernement MatataII.
Déjà ces obstacles compromettent le bel élan du Gouvernement et l’idéal de cohésion nationale.
Qu’on l’aime ou non, Matata Ponyo, sous le leadership du président Kabila, a engagé le pays sur une bonne voie. La RD Congo affiche depuis quelque temps des résultats économiques en forte progression et les principaux indicateurs économiques sont désormais au vert. En commençant par le taux de croissance dont pour 2015 les estimations situent la croissance à 9%. Il faut donc vite recréer les conditions pour maintenir le cap. Didier KEBONGO