Pourtant, ils ont indirectement reconnu que l’apport extérieur à ce budget sera insignifiant pour ne pas dire nul.
Réunis de nouveau lundi 13 octobre en plénière au Palais du peuple, les députés nationaux ont poursuivi leur débat sur le budget de la nation pour l’exercice 2015.
Pendant plus de dix heures, les députés nationaux ont relevés les innombrables points faibles de prévisions de recettes et de dépenses parmi lesquels se trouve en bonne place un manque criant de réalisme par rapport aux capacités réelles de mobilisation de recettes par le gouvernement et aux maigres chances d’obtenir un appui financier substantiel auprès de bailleurs traditionnels du pays pour des raisons évidentes.
Au cours de leurs différents exposés, les députés nationaux ont abordé des problèmes qui se posent dans leurs fiefs électoraux respectifs avant de se demander si le modique budget prévu par le gouvernement pour l’exercice 2015 sera à la hauteur de ces problèmes : routes inexistantes ou à reconstruire, adduction d’eau, carence d’hôpitaux, absence d’infrastructures indiciaires et pénitentiaires, etc.
Un rectificatif est réclamé !
Grosso modo tout a été dit, sauf ce qui est en rapport avec les dépenses obligatoires à engager pour préparer des élections crédibles susceptibles de faire oublier la tragédie du 28 novembre 2011 et faire ainsi éviter au pays l’expérience douloureuse d’une partition territoriale aux conséquences incalculables que la communauté internationale redoute à juste titre.
Le fait d’avoir éviter de soulever ce problème ne résout rien, car les députés nationaux ont malgré tout reconnu indirectement que l’apport extérieur au budget inscrit présentement à leur débat sera insignifiant pour ne pas dire nul.
Or, il est reconnu par tous que sans un appui financier des partenaires extérieurs (qui conditionnent leur appui) le budget national cumulé de 2015 et 2016 ne sera pas en mesure de faire face à la dépense électorale à venir !
Il est apparu lundi que les députés nationaux de la Majorité présidentielle ont rejoint ceux d’autres sensibilités politiques sur un point non négligeable.
Il s’agit de la volonté commune d’exiger du gouvernement un rectificatif aux prévisions des recettes et dépenses arrêtées dans le cadre du projet budget actuellement en discussion parce que celui-ci est tout simplement irréaliste !
En attendant d’en arriver à un rectificatif raisonnable de ce projet, les députés nationaux ont l’obligation d’interroger le gouvernement sur les épargnes réalisées jusqu’à ce jour en faveur des élections pour faire éviter au pays le piège de la politique du fait accompli qui semble être privilégié maintenant par la Majorité au pouvoir.
KAMBALE MUTOGHERWA