Chimiste de formation et ayant perdu son boulot en 1997 à la suite de la fermeture de l’usine des produits chimiques située au quartier industriel de Kingabwa où il exerçait comme directeur général adjoint, Marcel Kayembe Bwana s’était expatrié en Angola dans l’espoir d’y faire fortune dans les mines de diamant. Il est enfin rentré au pays de ses ancêtres depuis le mardi dernier. Au lieu d’être l’occasion d’une fête grandiose après une si longue absence, son retour au domicile familial sis sur l’avenue Mondjiba, dans la Commune de Ngaliema, a été malheureusement l’objet d’une bagarre rangée entre d’une part son épouse, ses enfants et certains de ses frères et soeurs et d’autre part ses voisins et son épouse ainsi que les frères et soeurs de celle-ci. Les éléments de la Police locale ont dû recourir à des renforts émanant d’autres commissariats pour éviter le pire, car le sang a trop coulé de part et d’autre. Outre les échanges des coups des poings, certains se sont servi des armes blanches.
Une fois le calme revenu, les éléments de la Police ont emmené tous les fauteurs des troubles au Commissariat de la Police pour des séances d’audition sur procès-verbaux. Le revenant lui-même s’en est sorti avec le visage tuméfié, ses lunettes cassées, le bras gauche brisé au niveau du coude, les habits déchirés et ses chaussures introuvables, car probablement perdus dans cette pagaille rocambolesque. Chacun des bagarreurs s’en est sorti avec des blessures graves, raison pour laquelle, une fois les séances d’audition terminées, ils ont tous été acheminés vers des centres médicaux les plus proches pour des soins d’urgence.
Selon l’un des voisins qui a assisté impuissant à cette bagarre rangée inédite, certains membres de la famille paternelle de Marcel .Kayembe Bwana avaient perdu tout espoir de revoir leur rejeton du fait que depuis 2001, il n’avait plus fait signe de vie et même ceux des Congolais qui revenaient de temps en temps de l’Angola avaient aussi perdu ses traces. On le croyait mort soit de maladie, soit dévoré par des animaux sauvages, soit exécuté par des éléments rebelles de l’UNITA ou ceux de l’armée régulière et pourquoi pas par d’autres trafiquants des matières précieuses qui pullulent dans cette partie du continent considéré comme l’eldorado du diamant. C’est ainsi que ceux de ses frères qui le croyaient mort voulaient chasser son épouse et ses enfants en vue de vendre et enfin se partager les fruits de la parcelle familiale.
C’est juste au moment où des gens de bonne volonté venaient de trouver un compromis pour départager les deux clans rivaux que surgit Marcel Kayembe Bwana. Le compromis consistait à morceler la parcelle pour en vendre une partie en vue de remettre ce qui permettrait à l’épouse et aux enfants de Marcel Kayembe de constituer la garantie locative pour une maison au quartier Mbudi. Les autres allaient devenir propriétaires de la partie restante pour en faire ce qu’ils veulent. Ce compromis n’arrangeait pas tout le monde et c’est le retour de Marcel Kayembe qui a fait déborder le vase des récriminations et autres règlements des comptes non déclarés.
Comme Marcel est le fils aîné et au nom duquel cette propriété familiale est enregistrée sur le registre du Conservateur des Titres Immobiliers déjà du vivant des parents, ceux qui comptaient sur sa mort n’ont pas pu contenir leur colère qui s’est transformée en bagarre rangée. Evidemment suite aux quolibets lancés par l’épouse et les enfants du revenant.
Tous les regards sont tournés vers Marcel pour connaitre sa position, étant donné que ses frères et, soeurs avaient déjà vidé leurs parts de l’héritage, de leurs parents. Dossier à suivre.
Par F.M.