C’est dans cette perspective que l’élu de Lubao, dans le district de Kabinda au Kasaï-Oriental, François Lusanga Ngiele, membre du Groupe parlementaire Terre d’Avenir à l’Assemblée nationale, est passé du haut de la tribune de sa chambre législative pour plaider en faveur de ses anciens collègues qui traversent le dessert.
Sa plaidoirie ne se limite pas seulement aux anciens parlementaires, mais aussi à ses collègues 13 parlementaires, dont 5 sont dans l’au-delà et 8 en vie dont lui même. A titre de rappel, ils ont été 13 dont Anaclet Makanda, élu du Kasaï-Oriental ; Robert Kasala, élu de Kananga ; Ngoyi Mukendi, élu de Kananga ; Kanana Isidor, élu de Mbuji-Mayi et Joseph Ngalula Mpandajila, élu de Mbuji-Mayi. Ces cinq anciens élus membres des 13 parlementaires ne sont plus sur la terre des hommes, mais leurs familles ne sont pas pris en charge par le Trésor public pour avoir marqué une page de l’histoire parlementaire en ce que, ils ont été les pionniers de la lutte pour la démocratisation du pays en plein régime dictatorial.
A cette liste s’ajoute François Lusanga Ngiele, élu de Likasi ; Lumbu Maloba, élu du Katanga ; Diya Charles, élu de Bandundu ; Etienne Tshisekedi, élu du Kasaï-Oriental ; Gabriel Kyungu wa Kumwanza, élu du Katanga ; Biringanine Mugaruka, élu du Sud-Kivu ; Paul Kapita, élu du Kasaï-Occidental et Mbombo Lona, élu du Kasaï-Occidental.
Tous ces hommes ont servi la nation Congolaise, ex-Zaïroise à l’époque de la dictature et qui se sont opposés farouchement au monopartisme.
C’est lors de l’examen du rapport de la Commission économique, financière et contrôle budgétaire que le député national, élu de Lubao a plaidé pour ses collègues. Il a affirmé qu’ils sont réunis au sein de l’Association des Anciens Parlementaires (ANAP), dont les dossiers pour une retraite honorifique n’ont pas encore connu de suite favorable.
Il plaide par conséquent que la problématique des membres du Groupe de 13 parlementaires qui avaient été dépossédés de leurs biens par le régime du Maréchal Mobutu, dont certains d’entre eux ont été relégués dans leurs villages natals, emprisonnés, torturés soient rétablis dans leur droit pour avoir subi tous ces préjudices pour avoir milité en faveur de la nation démocratique.
Ce groupe de 13 parlementaires, en plein régime dictatorial s’est opposé à la méthode monolithique pour exiger du régime sanguinaire l’ouverture politique dans une lettre historique de 52 pages dans laquelle ils ont exigé la démocratie, le multipartisme, la liberté d’expression et tant d’autres choses en faveur de la population.
Chose qu’ils n’ont pas obtenu du Maréchal Mobutu, sinon la torture, l’emprisonnement et la relégation.
Pour devoir de mémoire, le 12 août 1983, ce groupe avait été humilié en présence des 16 sénateurs américains au Grand Kinshasa, ex-Hôtel Intercontinental. Evènement qui avait ému les 16 sénateurs américains de décliner l’invitation du Maréchal Mobutu à bord de son bateau présidentiel sur le fleuve Congo. Sur ordre du Maréchal, chaque membre du groupe de 13 parlementaires recevait 50 fouets par jour, pour s’être opposé à lui.
Compte tenu de tous ce qu’ils ont subi, dont les uns sont morts des séquelles de la torture, François Lusanga s’érige en défenseur de ses collègues. Ça démarche doit interpeller les autres députés qui siègent car, la vie parlementaire se ressemble au fil des années pour avoir servi la nation. Dans la même perspective, il plaide ne fut-ce que pour la reconnaissance honorifique à ces dignes fils qui ont bravé la peur face à un régime sanguinaire et tyrannique.
Pius Romain Rolland