Membre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie et ancien ambassadeur, le sénateur Leonard She Okitundu a fixé l’opinion au sujet du dialogue national, plus précisément en ce qui concerne l’ordonnance du chef de l‘Etat convoquant ce forum national. Là où il y avait des contradictions, et surtout des contre- vérités, il a dissipé les malentendus de tout genre, notamment au sujet de la co-modération, de la facilitation, du comité préparatoire et des pourparlers Majorité Présidentielle-UDPS qui ont eu lieu en Italie, en Espagne et en Belgique (Bruxelles).
DÉCRYPTAGE.
« Il sied de relever à ce sujet que Les deux précédents cycles électoraux organisés sur la base de la Constitution du 18 février 2006 ont été entachés d’imperfections, moindres pour le premier et accentuées pour le second, sans toutefois que l’ordre d’arrivée de ce dernier, au niveau présidentiel, ait pu être impacté. Il n’empêche que ces imperfections ont donné lieu à des violences et pertes en vies humaines, ce qui ne pouvait laisser les pouvoirs publies indifférents dans la perspective de l’avènement du troisième cycle électoral.
Si l’on ajoute à cela les engagements pris par le Gouvernement de la RDC aux termes de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, les recommandations découlant de la résolution y consécutive du Conseil de sécurité des Nations Unies, sans oublier les revendications d’une frange importante de l’opposition politique, il appartenait au Chef de l’Etat qui, du reste, a reconnu les erreurs commises lors du scrutin de 2011, de prendre une initiative visant à dégager des voies et moyens susceptibles d’éviter la reproduction des imperfections en cause, partant, de déboucher sur l’organisation d’un processus électoral transparent, crédible et conforme aux standards internationaux.
Pour ce faire, le Chef de l’Etat a commencé par dépêcher des émissaires auprès leaders des partis politiques et de la Société civile dans sa diversité pour les entendre à ce sujet.
Sur la base du rapport de ces missi dominici, le Chef de l’Etat a lui- même procédé aux consultations des représentants de la classe politique, des forces vives du pays ainsi que du Corps diplomatique.
Tous ceux et toutes celles qui ont répondu à l’invitation du Chef de l’Etat ont fait part à leur Illustre Interlocuteur, la volonté de voir se tenir en République Démocratique du Congo, un dialogue politique national autour de la problématique électorale.
Mais le Chef de l’Etat ne pouvait tirer les conclusions de ces entretiens sur une question aussi capitale pour l’avenir du pays sans connaître le point de vue du leader de la première formation de l’opposition politique, à savoir, l’UDPS, actuellement retenu à l’étranger pour des raisons de santé, d’autant plus qu’il a été le premier a préconiser un tel forum à la suite des élections de 2011.
Du contact entre l‘Autorité Morale de la Majorité présidentielle et le président de l’UDPS, par émissaires interposés, il a été retenu que leurs délégués respectifs engagent des pourparlers pour envisager notamment, l’objet et les contours du dialogue.
Au terme de ces pourparlers qui se sont déroulés respectivement à Venise, à Ibiza, à La Haye et finalement à Bruxelles, il a été essentiellement convenu des points suivants repris dans l’Ordonnance portant convocation du Dialogue:
DOMESTICITÉ ET INCLUSIVITÉ DU DIALOGUE
- la tenue d’un Dialogue politique national inclusif.
- Les parties prenantes sont la Société civile, la Majorité Présidentielle et l’Opposition politique.
- Le Dialogue porte sur l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet, inclusif, crédible et conforme aux standards internationaux.
- Le Dialogue est convoqué par Ordonnance présidentielle, d’une part, parce qu’il est national et que la Constitution, aux termes de l’article 69, fait du Chef de l’Etat, le garant de la Nation qui, à ce titre, veille au fonctionnement régulier des pouvoirs publics et, d’autre part, parce que le Chef de l’Etat est, entre autres, l’Un des Signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
- Le Dialogué étant national, il est géré par une Co-modération congolaise, à savoir par un représentant de la Majorité Présidentielle et un représentant de l’Opposition politique, le représentant de la Société Civile officiant en tant que Rapporteur.
- La Co-modération est assistée en permanence d’une Facilitation internationale.
- En offrant ses bons offices, le Facilitateur se borne à amener les parties prenantes à entamer les pourparlers ou à les reprendre en vue de régler elles-mêmes un désaccord persistant. Il ne participe pas aux discussions mais observe attentivement. Il peut seulement faire, le cas échéant, la navette entre les parties prenantes pour les ramener autour de la table. Il est impartial vis à vis des parties prenantes et est neutre quant au résultat des discussions.
- Dans le cadre du Dialogue, les décisions se prennent par consensus.
- La Co-modération, la Facilitation, le consensus comme mode de prise de décision sont des garanties du bon déroulement des négociations, d’équilibre entre les parties et de transparence des débats.
- Un Comité Préparatoire est mis en place antérieurement à la tenue du Dialogue.