Des magistrats qui ont observé un mouvement de grève depuis le lundi 3 novembre dernier, sont appelés " à vaquer librement à leurs activités et à ne pas céder à toutes manipulations", a déclaré le président du Conseil supérieur de la magistrature, Jérôme Kitoko Kimpele, dans un communiqué de cette institution, déposée hier à la rédaction du journal " Forum des As ".
Le Bureau du Conseil supérieur de la magistrature renseigne qu’à ce jour, aucun syndicat des magistrats, seule structure habilitée à canaliser des revendications des membres de la corporation, ne l’a informé d’un tel mouvement. Ce qui veut tout simplement dire que les hautes instances de la magistrature n’ont pas été saisies à cet effet.
Par conséquent, les juges et procureurs de la RDC sont invités à travailler normalement. Car, ceux qui s’entêteraient, seraient qualifiés de « manipulés » et subiront la rigueur de la loi. Entre temps, une enquête a été diligentée pour identifier des magistrats qui s’écarteraient de la loi et de l’éthique professionnelle.
Lundi 3 novembre dernier, ‘’Forum des As’’ a fait écho d’un arrêt de travail indéterminé des magistrats dans les différents parquets, tribunaux et cours de la ville de Kinshasa. Ces hommes en toge revendiquaient l’amélioration de leurs conditions de travail. Principalement l’augmentation de leurs salaires. C’est dans ce sens qu’une trentaine de magistrats en toges - des parquets et des tribunaux, non compris ceux de la Cour suprême de justice -, se sont rendus le lundi 3 novembre dernier au Palais du peuple pour remettre leur mémorandum au président de l’Assemblée nationale.
Selon radio Okapi, ce mouvement de grève est aussi observé à Kananga, au Kasaï Occidental et à Mbandaka, à l’Equateur. La raison demeure la même : la majoration du salaire de base, comme annoncé par le chef de l’Etat Joseph Kabila en septembre 2011. A Kananga, les tribunaux de grande instance, de paix et pour enfants observent ce mouvement, de même que le parquet de grande instance de Mbandaka, contrairement au tribunal de grande instance de cette ville de l’Equateur, précise la même source.
Dans leur cahier de charges, les magistrats exigent en effet que le salaire actuel du premier substitut du Procureur soit sextuplé. Qu’il puisse ainsi passer de 200.000 FC ( environ 236 Usd) à 1.600 USD (soit 1.448.000 FC), tel qu’il a été convenu aux termes des négociations en 2011 avec le Gouvernement Muzito. Les magistrats dénoncent aussi les conditions socioprofessionnelles infrahumaines dans lesquelles ils travaillent. Ci-dessous le Communiqué du Conseil supérieur de la magistrature. MOLINA