Est pris qui croyait prendre ! Alain Kasongo, qui se présentait comme l’homme de main du conservateur des Titres Immobiliers de la circonscription immobilière de la Lukunga, devrait se mordre les doigts face à l’afflux des plaintes qui pleuvent depuis hier sur sa modeste personne. Dont notamment des accusations de faux et usage de faux dans l’attribution des contrats de location des terrains et même des certificats d’enregistrement qui ont provoqué un véritable tsunami dans les concessions de Mitendi.
Depuis plus d’une année, l’on observe une ruée vers ces concessions de la localité de Mitendi par de nombreuses familles au regard des prix affichés et surtout de la présence de l’eau potable et de l’électricité dans cette partie de la ville de Kinshasa située juste à la frontière avec la province du Kongo Central.
Comme les prix affichés sont à la portée du commun des mortels, il s’observe un engouement dans les bureaux du Conservateur, car chaque famille tient à se procurer un terrain pour y ériger une maison le plus tôt possible avant que les prix ne prennent l’ascenseur.
C’est aussi le moment choisi par des spéculateurs immobiliers pour se taper des bénéfices plantureux sur le dos des familles modestes à la recherche d’un lieu de logement à des prix abordables. Comme d’habitude, des fonctionnaires véreux surgissent de n’importe quel lieu pour jouer aux intermédiaires entre les acheteurs éventuels et le bureau du conservateur des titres immobiliers.
Alain Kasongo est de ceux-là et il a été pris à son propre jeu. S’étant présenté comme l’un des hommes de main du conservateur local, il s’est mis à récolter des sommes d’argent pour soit disant obtenir un laps de temps très court des contrats de location des terrains situés dans ces concessions de la localité de Mitendi aux environs du cimetière de Mbenseke-Nouvelle cité. On estime à plus de cent mille dollars Us les fonds que cet homme aurait empochés en faisant croire aux clients qu’il agissait au nom et pour le compte du conservateur des titres immobiliers de la Lukunga. Il s’était même permis de délivrer des certificats de location de terrains rédigés dans le style officiel et revêtus des cachets apparemment authentiques.
Le pot aux roses
Par un pur hasard, une dame répondant au nom de Grâce Lukusa-Mbala, fonctionnaire au Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, s’est retrouvé face-à-face avec Alain Kasongo pour solliciter un terrain. Cette dame a immédiatement crié à l’escroc, car elle a reconnu le chef de la bande qui l’avait roulée il y a huit mois dans la farine avec des faux billets de cent dollars Us.
L’assistance a eu du mal à calmer Mme Grâce Lukusa-Mbala qui, tout en pleurs, s’est agrippé à la veste de Alain Kasongo. Celui-ci, honteux et confus, n’a eu la vie sauve que grâce à l’arrivée des agents de l’ordre en provenance de la Province du Kongo Central. Il faut dire aussi que Alain Kasongo avait établi son bureau juste en face du cimetière de Benseke-Nouvelle Cité et s’était fait entourer par quatre jeunes filles faisant fonction d’hôtesses d’accueil et de secrétaires. Le mobilier de son bureau est d’une qualité à faire pâlir de jalousie de nombreux avocats et autres hauts responsables administratifs de la capitale. Bref, l’homme y a mis du luxe pour appâter le plus de monde possible.
Après verbalisation par un inspecteur de la police judiciaire dépêché d’urgence, Alain Kasongo a été acheminé menottes aux poings vers le parquet de grande instance de la Gombe. De nombreuses victimes ont promis de se constituer parties civiles.
Par FM