Le gouvernement de cohésion nationale tant attendu n’est jamais arrivé 12 mois après le forum du Palais du peuple. Les « Opposants » qui avaient accompagné la Majorité présidentielle dans cette aventure regrettent.
Douze mois sont passés, jour pour jour, depuis que les concertations nationales tenues du 7 septembre au 5 octobre 2013 au Palais du peuple à Kinshasa se sont clôturées.
Le but de ce forum était de rechercher la cohésion nationale en vue de mettre hors d’état de nuire les groupes armés qui embrasent la partie Est de la République démocratique du Congo.
Il était également question de mettre en place un gouvernement de « cohésion nationale », sous la bénédiction de Léon Kengo Wa Dondo qui avait même commencé à consulter des « Opposants » pour la formation de cette nouvelle équipe de l’Exécutif.
Bien de personnalités de l’Opposition avaient posé des conditions avant de siéger à ces assises, notamment la libération de leurs partisans incarcérés dans différentes prisons de la République. Une promesse ferme leur avait été faite dans le sens de répondre positivement à ces préalables. Ce qui a été fait.
Dans sa réaction aux recommandations évaluées à plus de 750, Joseph Kabila avait promis d’y répondre positivement, notamment en procédant à la libération des prisonniers politiques et d’opinion.
Aujourd’hui, une année après, les espoirs suscités ont cédé la place à la désillusion dans le chef de ceux qui avaient pris part à ces assises. Entretemps, certains Congolais ont bénéficié de l’amnistie accordée par le gouvernement à travers le ministère de la Justice. C’est le cas notamment d’ex-éléments du M23 malgré les crimes horribles qu’ils ont commis sur les populations civiles à l’Est de la RDC. Mais, plusieurs autres compatriotes qui n’ont pas commis de telles horreurs demeurent encore en prison. C’est le cas de Diomi Ndongala Eugène et de tant d’autres.
On reconnait néanmoins la mesure de grâce accordée au pasteur Kutino qui a déjà purgé huit ans de sa peine sur un total de dix ans. Mais, il a quitté sa cellule dans un état très critique qui nécessite des soins appropriés.
Quant au gouvernement de cohésion nationale promis, il n’est jamais arrivé, une année après le forum du Palais du peuple. Les « Opposants » qui avaient accompagné la Majorité présidentielle dans cette aventure ne cachent plus leurs regrets après tant attendu. Plusieurs d’entre eux se sont désolidarisés de la vision de Kabila par rapport à ces assises dont Léon Kengo était l’un des précurseurs.
En définitive, l’objectif de la cohésion nationale tant visé n’est jamais atteint. Au contraire, juste au lendemain de ces concertations, le député national Fidel Babala a été arrêté comme un malfrat, avec la complicité de Kinshasa, et emprisonné à la Cour pénale internationale à La Haye.
Jean Bertrand Ewanga de l’Union pour la Nation congolaise (Unc) a été lui aussi arrêté aux lendemains d’un meeting de l’Opposition tenu à Ndjili et condamné à une année de prison pour ses opinions politiques…
Par ailleurs, les participants à ce forum avaient convenu de ne pas toucher à la Constitution. Un point dans ce sens figure même parmi les nombreuses recommandations répertoriées. Malheureusement, aujourd’hui, toute la Majorité présidentielle se bat bec et ongles pour toucher à cette loi suprême, même le fruit défendu.
Voilà le triste bilan qu’on peut dresser une année après la tenue des concertations nationales qui ont coûté plus de 5 millions de dollars américains au trésor public. Mais, pour certains membres de la Majorité présidentielle qui se donnent bonne conscience alors que le pays va mal, les résultats sont positifs, même si beaucoup reste à faire.
Pour sa part, l’Opposition continue à soutenir que le bilan est largement négatif, dans la mesure où plusieurs recommandations importantes n’ont toujours pas été matérialisées.
Par Lefils Matady