Depuis que le gouvernement avait pris la mesure d’interdire l’importation des véhicules dont l’année de fabrication dépassait pas dix ans, tant pour l’usage personnel que pour le transport en commun, les routes de la ville de Kinshasa ont vu le charroi automobile aligner plus de véhicules. Et pour exploiter les taxis, les promoteurs ont jeté leur dévolu sur les voiturettes surnommées « ketches », à cause de leur format réduit.
Pendant que les usagers de la route continuent à saluer cette mesure gouvernementale venue changer la circulation à Kinshasa, les vieux tacots disparaissent un à un des artères, au profit de ces petits engins très confortables. Malheureusement, on constate qu’au volant de ces voiturettes, des chauffeurs cascadeurs s’illustrent par des « acrobaties » dignes des films policiers d’action, au point de rafler la vedette aux taxi-bus 207 ou « Esprit de mort » de triste mémoire.
Depuis l’arrivée de ces engins, on ne compte plus le nombre des morts tombés par la faute des conducteurs de ces véhicules importés de l’Empire du Soleil Levant, où la conduite est à droite. Cela, contrairement à notre code de la route qui prône la conduite à gauche.
Des jeunes chauffeurs, parfois sous l’emprise des psychotropes, n’observent généralement aucune règle de conduite. Toujours pressés, ces « têtes brûlées » brûlent à volonté les feux rouges, font de dépassements périlleux, foulant aux pieds les règles élémentaires de la circulation routière.
Ainsi, on ne compte plus le nombre d’accidents mortels dans lesquels ces inciviques sont directement impliqués à Kinshasa. Pas plus tard que le dimanche 12 juillet dernier, une voiturette conduite par un fou du volant, a décimé tous ses occupants sur la route de Matadi, peu avant l’avenue Kokolo, au quartier Pigeon entre 18 heures 30 et 17 heures dans le sens Upn-Kintambo.
Le choc était si violent, rapportent les premiers témoins arrivés sur le lieu du drame, que tous les passagers sont morts sur le coup dans ce « ketch » transformé en un véritable cercueil. On raconte que le véhicule est entré en collision avec une jeep « Hummer » qui l’a broyé.
Parmi les victimes, figurent deux étudiantes, l’une de l’Université pédagogique nationale et l’autre de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication, Ghyslaine Ditele Nzau, inscrite en troisième graduat et qui venait d’effectuer son stage pratique à la rédaction du journal L’Observateur. Pour cette pépite dont le destin a été brisé par la faute d’une conduite irresponsable, on signale que c’est ce lundi 13 juillet qu’elle allait être notifiée par le responsable de ce journal pour débuter son job. Ses qualités humaines et son écriture prometteuse avaient tellement convaincu ces encadreurs que L’Observateur avait décidé de la garder pour ne pas la laisser partir. Mais le destin en a décidé autrement.
Ce énième accident dans la ville montre que ces conducteurs se comportent en hors la loi sur les routes. A voir comment les conducteurs de ces « ketches » exécutent des « cascades » sur nos routes, la fin de la série noire des accidents n’est pas pour bientôt.
Bien d’observateurs appellent les autorités à sévir, et surtout à mener une étude sur la prolifération des accidents de routes. Surtout que les cortèges de certains officiels ne s’empêchent pas de violer le sens unique, pour raison de priorité.
Une fois le cortège passé, des chauffeurs pressés leur emboîtent le pas au détriment des conducteurs respectueux du code de la route. Il est temps que le code de la route soit scrupuleusement respecté par tous les usagers, y compris les officiels.
VAN