La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) va rendre public le calendrier électoral global ce jeudi 12 février 2015 sur le coup de 16 heures, à son siège situé sur le boulevard du 30 juin, dans la commune de la Gombe. A cet effet, des cartes d'invitation pour la participation à cette cérémonie ont été déjà été envoyées aux « VIP » et aux professionnels des médias.
Selon les dispositions protocolaires arrêtées à cet effet, la cérémonie sera dirigée par le Vice-président André Mpungwe, en l'absence du président, l'Abbé Apollinaire Malumalu, absent du pays. En liminaire, le Rapporteur Adjoint, Onesime Kukatula, va donner lecture du procès-verbal de l'Assemblée plénière ayant sanctionné les travaux d'élaboration de ce document ultra-sensible contenant les articulations du processus électoral de 2015-2016. Peu après, le Rapporter Jean-Pierre Kalamba donnera lecture de la décision certifiant la publication officielle du calendrier électoral global.
Sauf imprévu, le suspense va donc être levé aujourd'hui au sujet des dates exactes de la tenue des élections des conseillers de secteurs, des chefs de secteur et chefs de secteur adjoints, des conseillers municipaux, des bourgmestres, des conseillers urbains, des maires de ville, des députés provinciaux, des gouverneurs de province, des sénateurs, des députés nationaux et du président de la République. L'attention de tous va naturellement se focaliser sur l'élection présidentielle, dont le délai constitutionnel exige qu'elle se tienne 90 jours avant la fin du mandat, soit le 19 septembre 2016 pour le cas d'espèce.
A ce stade, si la CENI joue effectivement franc jeu et n'omet aucun scrutin dans son chronogramme, l'une des formalités qu'il va falloir accomplir en urgence serait de faire parvenir au gouvernement, dans des délais raisonnables, le tableau global du coût des élections. Car, c'est au regard de la hauteur des fonds à décaisser que l'exécutif national pourrait évaluer le gap à soumettre à ses partenaires extérieurs, qui se sont d'ores et déjà déclarés prêts à participer aux frais, à la seule condition que tous les scrutins soient inscrits au calendrier électoral.
La publication effective du calendrier électoral global va avoir l'avantage de permettre au peuple congolais et aux partenaires extérieurs de suivre de près l'exécution de la feuille de route de la CENI et de déceler, au besoin, les défauts de la cuirasse en cas de velléités de blocage ou de glissement du processus électoral.
Les pressions internes et externes ont porté
Il convient d'admettre que les pressions internes et externes ont eu un effet certain sur la CENI, contrainte de se dédouaner d'une opinion congolaise qui la soupçonnait de vouloir faire le jeu des forces politiques et sociales acquises à l'option du tripatouillage de la Loi électorale, à défaut de modifier la Constitution ou d'obtenir sa révision par voie référendaire. Après les événements du 19 au 23 janvier 2015 et le jet de l'éponge du Parlement face à la furie de la rue, cette institution d'appui à la démocratie n'avait pas intérêt à jeter de nouveau de l'huile sur le feu.
On croit savoir que le message de fermeté apporté en ce début se semaine aux autorités congolaises par Russ Feingold, l'Envoyé Spécial des Etats-Unis d'Amérique dans les Grands Lacs et en République Démocratique du Congo, qui martelait que l'élection présidentielle devait être organisée avant la fin de l'année 2016, n'est pas tombé dans des oreilles de sourds, d'autant qu'il était assorti de l'exigence de publication d'un calendrier électoral global. La CENI s'est sentie personnellement visée, en sa qualité de pouvoir organisateur des élections.
On peut rappeler aussi que lorsqu'elle avait publié, en janvier 2014, un calendrier partiel ne comportant pas les élections législatives nationales et présidentielle, la CENI avait essuyé un déluge de critiques au pays comme à l'étranger. Pareille initiative paraissait comme la voie ouverte à la prolongation des mandats des animateurs des institutions de la République et une violation du droit du souverain primaire à choisir ses élus selon les prescrits de la Constitution.
Il est à espérer que le calendrier électoral global à publier cet après-midi répond au souci des Congolais de rentrer aux urnes pour renouveler une classe politique qui avait déjà déçu ses attentes en 2006 et 2011.
Kim