Contraste entre le classement de Doing Business et les réformes reconnues à la RDC.
Le ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité, Célestin Vunabandi, attend des éclairages de la Banque mondiale (BM) pour comprendre comment les réformes reconnues à la République démocratique du Congo (RDC), classée parmi le top 10 dans le rapport de Doing Business 2015, ne se reflètent pas malheureusement pas dans le classement général qui demeure stationnaire.
Ce membre du gouvernement s’est exprimé ainsi le vendredi 31 octobre 2014, lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, à Béatrice Hôtel, dans la commune de la Gombe.
Célestin Vunabandi rappelle que l’analyse de ce rapport de Doing Business 2015 montre clairement que la République démocratique du Congo vient d’être classée parmi les 10 meilleurs réformateurs au monde sur 189 pays évalués comme ayant le plus amélioré leur réglementation des affaires. Il s’agit du Tadjikistan, du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de Trinité-et-Tobago, de la République démocratique du Congo, de l’Azerbaïdjan, de l’Irlande et des Emirats Arabes Unis.
Donc, cinq économies sur les 10 meilleurs pays réformateurs sont situées en Afrique Sub-saharienne. Plus de 70% de ces économies ont réalisé au moins une réforme.
En ce qui concerne la RDC, des réformes ont été initiées et présentées sur six indicateurs Doing Business. Il s’agit de la création d’entreprise pour la mise sur pied du guichet unique de création d’entreprise, le permis de construire pour le nouveau mode de calcul de la taxe de bâtisse, le raccordement à l’électricité pour la simplification du raccordement au réseau électrique MT avec la suppression de l’approbation de la Direction générale et la suppression du paiement de la caution comme préalable au raccordement, l’accès au crédit suite à la mise sur pied par la Banque centrale du Congo du logiciel Ysys-Ceri pour le partage et la communication en temps réel des informations sur le crédit, le commerce transfrontalier pour la facilitation du commerce avec la mise en service du Sydonia World ou douane sans papier, et du paiement des taxes et impôts avec la réduction de 40 à 35% du taux d’imposition sur les bénéfices et profits des sociétés ainsi que la simplification de la procédure de déclaration et de paiement d’impôts.
A ces six indicateurs, s’est ajouté un septième, la protection des investisseurs qui concerne tous les pays membres de l’Ohada, grâce à l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique révisé du 30 janvier 2014 qui a contribué au renforcement de la protection des investisseurs. Par exemple, avant de créer une entreprise, il fallait, à l’époque, 6 mois et 3 000$Us à payer. Aujourd’hui, à en croire le ministre, c’est une question de 3 jours et 120$Us.
Le ministre du Plan a saisi cette opportunité pour féliciter, au nom du gouvernement, les membres du Comité de pilotage ainsi que l’équipe du Cpcai, tous les acteurs des ministères, services ou établissements publics et même du secteur privé qui contribuent au travail d’amélioration de l’environnement des affaires en République démocratique du Congo. « Ce résultat remarquable est le fruit des efforts inlassables fournis par les uns et les autres », a-t-il dit.
Mais seulement, suite aux changements majeurs introduits dans la méthodologie de classement par les services Doing Business, les réformes reconnues ne se reflètent pas dans le classement général. Il n’y a pas de corrélation entre les réformes reconnues et le rang de différents pays évalués. Ainsi, face aux vagues de contestation par plusieurs pays, le plus important pour la RDC c’est la consécration d’avoir été reconnue parmi les pays les plus réformateurs de la planète.
Le ministre Vunabandi souhaite que la République démocratique du Congo garde cet avantage dans les années à venir.
Par Lefils Matady