« Campagne Made in Congo » Industrie culturelle réclame sa part !

Lundi 29 juin 2015 - 08:59

Les congolais de tout bord ont applaudi avec deux mains l’initiative de l’incitation des congolais à la consommation des produits fabriqués en RDC et par des congolais eux-mêmes. Initié par le Ministère de l’industrie, cette campagne « Made in Congo ou consommons congolais » a eu aussi pour mission d’encourager et soutenir les entreprises congolaises face à la concurrence étrangère.

Dans cette campagne qui est la bienvenu l’on cependant certains dérapages qui n’ont pas l’ordre d’aider les entrepreneurs congolais dans cette dynamique. Les opérateurs culturels congolais sont les premiers à manifester leur mécontentement. Pour eux, malgré les efforts consentis, le ministère n’a pas exprimé un intérêt ceux qui font brouillonner les arts. Les dossiers déposés et autres lettres s’avèrent jusque-là sans effet ni impact.

Le premier d’entre eux à extérioriser son sentiment de regret, c’est Ados Ndombasi, coordonnateur du festival Toseka, lors de la récente interview qu’il nous a accordé au Théâtre de Verdure.

« Pour la campagne Made in Congo, je suis parti à plusieurs reprises au ministère de l’industrie pour rencontrer le ministre mais sans succès. On s’est vu à plusieurs fois avec ses proches collaborateurs en leur expliquant qu’actuellement c’est utile de parler aussi de Made In Congo dans le secteur culturel. Rien, aucune réponse », a-t-il regretté en ajoutant que « malgré deux de nos lettres qui sont déposées là-bas, jusqu’à présent il y a eu aucune réaction ».

Lui, qui gère un festival qui rassemble depuis deux ans plus de 12.000 festivaliers et engage plus de 600 jeunes pour les mains d’œuvres par édition, a voulu faire comprendre que « Consommons congolais, c’est d’abord consommez sa propre culture. N’ayons pas peur de rire de nos faiblesses. En riant de nos faiblesses, d’une manière ou d’une autre, on prend l’engagement de changer nos faiblesses en force ». Et de lancer un appel au Ministre, « ce n’est pas seulement les pagnes, ou nourriture, mais d’abord et avant tout pour qu’il réussisse sa campagne c’est la culture congolaise que nous devons consommer. Il doit fournir d’efforts d’investir largement dans la culture ».

Il a par ailleurs relativisé ce message pour dire que ceci n’est pas seulement seule la tâche du Ministère de l’industrie ou de la culture. Il faut que ça soit une charge pour tous les ministères, que celui des mines, des hydrocarbures, de l’éducation se sentent tous concerner. A ce niveau-là de choses « nous serons un grand peuple, alors un très grand peuple », a-t-il souligné.

Selon lui, plusieurs grands pays l’ont compris qu’investir dans la culture, c’est faire tache utile pour la puissance de la nation. « La France l’a compris, c’est pour quoi c’est une grande nation. Les américains l’ont fait, les portugais aussi, les indiens aujourd’hui vous voyez avec des séries télévisées. Nous sommes une nation, nous serons très grands si nous investissons sensiblement dans la culture congolaise », a-t-il conclu son propos.

(Onassis Mutombo)