Que cache le remaniement de l'armée en RDC ?

Mardi 18 novembre 2014 - 11:23

Le président Joseph Kabila a nommé un nouveau commandant à la tête de la garde républicaine. C'était le dernier poste majeur à pourvoir dans le cadre d'un vaste réaménagement au sein de la haute hiérarchie militaire.
C'est le général de brigade Gaston Ilunga Kampete qui a été nommé commandant de la garde républicaine (GR), l'unité qui assure la protection du Chef de l'Etat. Né en 1964, ce dernier était jusque là chef du régiment blindé de la GR. Il est originaire du Katanga et appartient à la même ethnie que celle du président Kabila, l'ethnie Luba.

Tentative de garder la main ?

La restructuration de l'armée congolaise alimente les débats. Selon des analystes de la vie politique en République démocratique du Congo, cette reforme et les nominations qui se font au sein de la grande muette ont des relents politiques. Elles viseraient à placer des hauts responsables militaires à des postes stratégiques de l'Etat en vue d'apporter leurs soutiens au président Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2016.
que celui-ci pourrait modifier la constitution et se porter candidat pour un 3ème mandat. Maître Georges Kapiamba, Président de l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme, ASADHO :

"Quand vous prenez les personnes nommées à la tête des différents secteurs, par exemple le général Amisi, dit Tango Four, celui-ci est accusé par plusieurs rapports des Nations unies sur son implication dans plusieurs crimes. Du côté de la province de l'ouest c'est la même chose, ainsi que pour l'est et le centre. C'est une innovation qui ne trouve pas son fondement. Nous pensons que cela a été imaginé dans le but de s'assurer une certaine protection, au cas où les choses se gâteraient, comme on l'a vu par exemple au Burkina Faso."

La RDC n'est pas le Burkina

Cette restructuration a été entamée en 2009, il y a donc cinq ans. Un argument avancé par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, pour balayer ces accusations d’un revers de la main :

"Ce sont des informations totalement infondées. Il n'y a aucune initiative du président. Je comprends que des opposants en mal de message politique puissent creuser là-dessus. Le peuple burkinabè avait un litige avec le président qui avait pris une initiative pour réviser une disposition constitutionnelle dont une majorité de la population ne voulait pas. Rien de tel au Congo."

En République démocratique du Congo, le nombre et la durée des mandats d'un président est de cinq ans, renouvelable une seule fois. Le Président Joseph Kabila a déjà été réélu en 2011.
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