Budget 2015 : les Sénateurs dénoncent la «redondance rituelle»

Mercredi 26 novembre 2014 - 10:13

Deux mois après son dépôt à l’Assemblée nationale, la loi de finances 2015 est enfin arrivée au Sénat où le débat général était ouvert à la plénière d’hier mardi, à l’issue de la présentation de ses grandes lignes par le Vice-premier ministre et ministre du Budget.

            Chiffré au départ par le gouvernement à 8.363 milliards de fracs congolais, le projet de budget 2015 a été ramené par l’Assemblée nationale à 8.422,1 milliards de Fc.

            Selon le Vice-premier ministre et ministre du Budget Daniel Mukoko Samba, il est en équilibre en recettes et en dépenses, soit 23,2% du PIB et un taux d’accroissement de 1,8% par rapport à la loi de finances de 2014 arrêtée à 8.273,4 milliards de Fc. Le budget prend en compte les recommandations des concertations nationales et des engagements pris par la RDC dans l’Accord d’Addis-Abeba.

            Les recettes  internes courantes s’élèvent à 5.929,9 milliards de Fc ; tandis que celles extérieures se chiffrent à 1.582 milliards de Fc. Ces recettes propres sont constituées des recettes des douanes et accises de l’ordre de 2.486,5 milliards de Fc, des recettes des impôts de 2.374,8 milliards de Fc, des recettes non fiscales encadrées par la DGRAD de l’ordre de 641,1 milliards de Fc,, ainsi que des recettes des pétroliers producteurs chiffrées à 427,5 milliards de Fc.

            Quant aux recettes extérieures, elles représentent 18,8% des recettes totales, 4,4% du PIB et un taux de régression de 19,6%.

Les recettes d’appuis budgétaires provenant notamment du contrat du désengagement-désendettement conclu après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, sont de l’ordre de 50,9 milliards de Fc.

            Les recettes allouées au financement des investissements s’élèvent à 1.531 milliards de Fc. Elles comprennent notamment les dons projets provenant des divers partenaires bilatéraux et multilatéraux.

            Les principaux indicateurs macroéconomiques qui sous-tendent les prévisions budgétaires de l’exercice 2015, se présentent comme suit :

- Taux de croissance du PIB : 10,4% ;

- Déflateur du PIB : 3,3% ;

- Taux d’inflation moyen : 3,6% ;

- Taux d’inflation fin période : 3,5% ;

- Taux de change moyen : 936,5 Fc/USD ;

- Taux de change fin période : 943,9 Fc/USD ;

- PIB nominal (en milliards de Fc) : 36.352,20

   Le débat sur le budget est inopportun !

Apparemment moins attirés, la majorité des sénateurs qui sont intervenus ont fait savoir le manque d’intérêt de s’époumoner sur une question à la finalité nulle. Autrement dit, il s’agit d’un débat qui n’aboutit à rien, parce que toutes les mesures qu’on arrête n’ont jamais été prises en considération par le gouvernement qui exécute le budget. Chaque année c’est la même chanson, clament-ils.

            Sur cette lancée, un intervenant a posé au représentant du gouvernement la question de savoir : les chiffres de différentes rubriques présentés, couvrent-ils les besoins réels ou il s’agit du remplissage ? Il en veut pour preuve : les véhicules, bibliothèques ou livres dont on fait mention et qui n’ont jamais été présentés à l’opinion. Curieusement, cela revient à chaque budget du nouvel exercice !

            En outre, l’intervenant a révélé qu’en 2014 : les dépenses militaires étaient chiffrées à 126 milliards de Fc. Mais, seuls 56 milliards ont été exécutés. Où est parti tout l’argent ?

            De même, la promesse du chef de l’Etat d’accorder à un magistrat un salaire de 1600 dollars est restée jusqu’à ce jour lettre morte ! Cette réalité est observable dans tous les secteurs de la vie nationale, a-t-il soutenu.

Que fait-on de la richesse culturelle nationale ? Pendant que le Nigeria vient de supplanter l’Afrique du Sud en PIB grâce à l’industrie du film.

            La santé, l’éducation … bref, toutes les infrastructures ont suscité de diverses interrogations des intervenants. Il importe de signaler ce constat des Sénateurs : le Premier ministre s’est toujours présenté à l’Assemblée nationale avec toute son équipe. Lorsqu’il s’agit du Sénat, il se fait toujours représenter !

C’est aujourd’hui que le Vice-premier ministre viendra répondre aux préoccupations des sénateurs.                    Dom

 

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