C’est ce matin que le Premier ministre va répondre aux préoccupations des députés nationaux lors de la plénière publique de la chambre basse consacrée à l’examen du projet de loi du budget 2015. Augustin MATATA Ponyo va inévitablement revenir sur le socle de son projet de budget, à savoir la consolidation de la stabilité macro-économique, l’accélération de la croissance et surtout la création des nouveaux emplois. Ce budget, va encore marteler le chef du gouvernement, connaitra un taux d’accroissement de l’ordre de 7,4% par rapport au niveau de l’exercice 2014.
D’où viendront les recettes de ce budget qui va atteindre l’équivalent en Francs congolais de la somme de 8 milliards des dollars Us ? C’est à ce niveau que le Premier ministre va dévoiler les différentes stratégies à mettre en place pour atteindre ce niveau. Notamment, l’implication des cours et tribunaux dans les opérations de recouvrement des dossiers des contentieux, l’audit du secteur des télécommunications, la mise en place d’une nouvelle politique de fixation des prix des produits pétroliers, la suppression des exonérations accordées aux institutions, services de l’Etat et à certaines sociétés dans le cadre des contrats programmes, le gel des exonérations portant sur les biens à caractère commercial accordées à certaines ONG et enfin, à l’extension de la signature des accords administratifs et douaniers avec les pays voisins ainsi qu’avec certains autres par lesquels transitent les marchandises de la RDC.
Dans son discours programme prononcé avant-hier devant les députés nationaux, MatataPonyo a salué les recommandations des Concertations Nationales d’octobre 2013 comme les références du budget 2015. Notamment, la réforme des secteurs de sécurité, la consolidation du pouvoir et les réformes structurelles des institutions, essentiellement celles concernant les finances publiques et qui constituent les engagements pris par l’Etat congolais dans le cadre de l’Accord-Cadre d’AddisAbeba. MatataPonyo va aussi vanter les succès obtenus dans les opérations de désarmement des forces négatives ainsi que les mesures d’amnistie au profit des ex-combattants. Cela, dans le cadre de la consolidation de l’autorité de l’Etat qui entend aussi la mise en place et l’opérationnalisation des cours et tribunaux à travers la République.
Grâce au système de bancarisation mise en place par son gouvernement, les agents et fonctionnaires de l’Etat ainsi que les enseignants et professeurs d’université touchent facilement et régulièrement leurs salaires. Ce système, va-t-il certainement le souligner, a permis au gouvernement de maitriser les effectifs des bénéficiaires et surtout la hauteur des fonds libérés.
Parmi les points qui ont été débattus et pour lesquels le chef du gouvernement aura à fixer l’opinion, figurent la problématique de la modicité des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat, ainsi que tous ceux qui émargent du budget de l’Etat. L’état de délabrement fort avancé des hôpitaux et centres de santé à travers toute la République a aussi fait vibrer la salle des congrès. Tout comme la surestimation des prévisions budgétaires, ce qui a fait dire à l’un des intervenants que les 9 milliards Us alignés par le gouvernement ne seront pas réalisés. Il y a aussi la chape de plomb qui entoure les recettes des gisements pétroliers situés dans le lac Albert et dans la zone exclusive pétrolière sur la côte de l’océan Atlantique, sans oublier la zone d’intérêt commun entre la RDC et l’Angola.
La question récurrente des moyens de transport urbain a intéressé les députés, particulièrement pour les habitants de certaines villes fortement peuplées, comme Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi et Mbuji-Mayi. MatataPonyo devra fixer l’opinion sur le plan de relance des compagnies de transport aérien, maritime, lacustre, fluvial et ferroviaire.
Sur le plan politique, le chef du gouvernement est attendu sur ce débat qui fait rage au sujet de la révision ou non de la constitution en vigueur. Surtout que c’est son parti qui constitue le fer de lance des révisionnistes.
Castro