(KINSHASA)- L’opposant Jean Claude Vuemba va déposer mardi prochain une plainte au parquet près la cour d’appel de la Gombe contre les sociétés de téléphonie cellulaire. Le leader du Mpcr s’indigne de la violation intentionnelle de son immunité parlementaire. Il indexe aussi l’agence nationale des renseignements dont un haut fonctionnaire s’est permis de saisir par une lettre les sociétés de télécommunications pour leur intimer l’ordre de boucher les numéros des opposants. Le 21 janvier au lendemain des manifestations de rue, les numéros de plusieurs opposants à la base de la paralysie de Kinshasa n’étaient plus opérationnels. L’opposant radical dit avoir fait une descente chez Tigo, Vodacom, Airtel, Africell et Orange pour s’enquérir de la situation. Sur place, il précise avoir été informé d’une lettre d’un haut fonctionnaire de l’Anr ordonnant le bouchage de tous les numéros des opposants. Quelques noms connus de l’opposition parlementaire figuraient sur la liste.
‘‘Il s’agit de Franck Diongo, Jean Claude Vuemba, Delly Sesanga, Samy Badibanga, Martin Fayulu et Fidele Babala’’, a énuméré le leader du Mpcr. ‘‘Nous avons l’immunité parlementaire même pour notre communication.
Qu’avons-nous fait pour mériter un tel traitement. Pourquoi boucher nos numéros? Ou c’est parce que nous avons appelé la population à descendre dans la rue pour manifester pacifiquement et démocratiquement en application de l’article 64 de la constitution’’, a dénoncé Jean Claude Vuemba. Mes numéros privés 0998388943 et 0815216476 ont été bouchés comme aussi mon numéro parlementaire 0990903267, affirme Vuemba. Il déplore avoir perdu deux membres de sa famille par manque de communication. Difficile de les assister quand ils étaient malades à cause de cette situation, dit-il. Mes électeurs ne savent plus me joindre aussi, martèle l’opposant. Jeudi, il a
protesté auprès du président de l’assemblée nationale contre cette violation flagrante des droits de l’homme. Il a alerté la communauté nationale et internationale sur le caractère dangereux de cette opération. ‘‘Nos vies sont en danger. Nous ne pouvons pas accepter qu’on viole nos vies en toute impunité’’, rappelle Vuemba. Deux griefs sont retenus à charge des sociétés des télécoms et du haut fonctionnaire de l’Anr. C’est le viol d’identité et le non respect de l’immunité parlementaire.
Le président du Mpcr pense que le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende doit avoir la culture de la vérité et non du démenti. Vuemba assure que le ministre de la justice n’a jamais écrit une quelconque lettre pour demander aux télécoms de boucher les numéros de quelques opposants. ‘‘Lors de mon passage dans ces différentes sociétés, on m’a confirmé ça’’, a précisé le leader du Mpcr. Boucher ou pas, l’opposant Jean Claude Vuemba affirme qu’il continue de communiquer à travers les bisimbi, les binkulu, les likembe et les tam-tams. La communication passe très bien, certifie-t-il. Avant les manifestations de rue, l’opposant indique que ses numéros tigo et africell avaient été bouchés le 13 décembre passé. Là encore, il dénonce les cabales montées contre lui par des sbires du régime. Il lui avait été reproché faussement d’avoir reçu 300 mille dollars de Moise Katumbi pour mobiliser les députés de l’opposition afin de perturber le discours du chef de l’état sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Montage grossier parce que, dit-il, il était à Kasangulu depuis une semaine alors qu’on le présumait être à Kinshasa tenant nuitamment de réunions secrètes dans un restaurant de la place.