La localité de Mayi Moya, située à plus de 50 km au nord de la ville de Beni, s’est jointe à la longue liste des villes et localités du Nord-Kivu qui ont fait les frais de l’insécurité persistante. A en croire le porte-parole de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RD Congo(Monusco), Félix-Prosper Basse, le 26 juin 2015, près de 13 000 personnes se seraient déplacées vers Eringeti, Komanda, Samboko et Oicha suite à une attaque d’hommes armés.
Parmi les habitants de Mayi Moya se trouvaient plus de 1 300 ménages déplacés qui avaient fui les localités environnantes de Mutube et Mbau entre avril et mai 2015. Par ailleurs, a-t-il ajouté, depuis le mois d’avril, plus de 45 600 personnes (9 125 ménages) se sont déplacées en raison des attaques sporadiques des villages et les attaques brutales contre les civils dans la partie nord du Territoire de Beni. Ces déplacés vivent de grandes vulnérabilités et des évaluations sont en cours pour planifier l’assistance humanitaire. A noter que ce nombre exclut les quelques 13 000 déplacés qui avaient trouvé refuge dans la ville de Beni en avril et mai dernier. Une partie de ces déplacés a déjà commencé à recevoir l’assistance humanitaire alors que d’autres ont entamé leur retour.
Face à ce climat d’insécurité ambiant, les spécialistes en protection civile ont réalisé une enquête sur les problèmes majeurs de protection auxquels les civils sont confrontés dans la zone Beni – Oicha – Eringeti. Les résultats seront connus dans les jours à venir.
Malgré ce climat délétère, les acteurs humanitaires continuent à apporter l’aide nécessaire aux familles et personnes déplacées. A titre d’exemple, près de 15 000 personnes vivant à Eringeti ont bénéficié d’une distribution en vivres d’urgence. Ces ménages s’étaient déplacés en janvier et février à la suite des attaques brutales contre des civils.
Quant à son collègue, porte-parole militaire ad interim, Jean-Marie Joseph Gonçalves, il a indiqué qu’au cours de cette attaque lancée le 26 juin 2015 contre la localité de Mayi Moya, des rebelles, des civils et des éléments des FARDC ont été tués ; mais également quarante-huit (48) maisons et trente-sept (37) boutiques incendiés par des éléments de l’ADF.
Selon le casque bleu, la situation sécuritaire demeure relativement calme et imprévisible dans le territoire de Beni, à cause des mouvements et de la présence des rebelles de l’ADF, signalés sporadiquement dans cette zone. Elle est caractérisée par la recrudescence des activités de banditisme dans la région de Beni-centre. A titre exemplatif, dans la nuit du 29 au 30 juin 2015, des civils ont été molestés, fracturés et des biens de valeur pillés, au cours d’incursion d’une bande composée de 11 bandits armés dans plusieurs maisons situées dans le quartier Ngongolio, de la commune de Mulekera, à Beni-centre.
Quant à la Force de la MONUSCO, elle a augmenté la conduite de ses patrouilles de surveillance de terrain de jour comme de nuit dans les différentes localités du territoire de Beni ainsi qu’à Beni-centre, dans le but de combattre l’insécurité, de dissuader les activités négatives liées au banditisme et de l’ADF ; mais aussi, de rassurer et de protéger les populations civiles.
Tshieke Bukasa