C’est une innovation signée Baudouin Banza Mukalay. 90 artistes congolais viennent d’être primés par les autorités du pays. Plusieurs années après son passage au ministère de la Culture, les artistes congolais s’en souviendront. Banza Mukalay doit avoir lu Cicéron qui a laissé une grande leçon à l’humanité. Ce grand cerveau de la Rome antique disait : « Puisque la vie dont nous jouissons est brève, nous devons poser des actes qui survivent à notre courte existence terrestre». Banza Mukalay qui a aussi lu Salluste, a ajouté que la Nation a l’obligation de reconnaître les hauts faits de ses citoyens. Mardi 29 décembre, au Palais du Peuple, sous le haut patronage du Président de la République, le Ministère de la Culture a organisé la première édition du Prix National de la Culture et des Arts, en sigle PNCA. Désormais, en RDC, la culture occupera la place qui est la sienne, à la lumière de cette nouvelle impulsion.
La remise des médailles a été confiée au Président de l’Assemblée Nationale. Il a remis six Jeeps aux aînés des lauréats, au nom du Président Joseph Kabila. Les bénéficiaires sont : Maître Taureau Ngombe Baseke (Opérateur culturel), Kembe Kasuibi (Doyen du Théâtre populaire du Katanga), Jeannot Bombenga (musicien), Lutumba Simaro, (Poète-musicien), Mbamba Ndombasi (Séramiste) et Mavinga Vital (Peintre).
Parmi les lauréats, on a signalé la présence des artistes venus de toutes les provinces du pays, auxquels se sont ajoutés les Congolais de la diaspora.
Les disciplines suivantes ont été prises en compte : la musique, la littérature, l’artisanat, l’architecture, la critique de l’art, la sculpture, la mode, le cinéma, la publicité et la photographie.
Dans son discours, le Ministre de la Culture et Arts, Baudouin Banza Mukalay, a soutenu que l’institution du Prix national de la Culture et des Arts vise à promouvoir la culture de reconnaissance du mérite du travail bien fait. Pour Banza, en effet, c’est une promesse de l’humanisme en partage qui, à son tour, appelle à l’unité, à la fraternité des esprits et des corps.
La culture, affirme Banza, propulse l’image d’un pays. C’est le lieu, précise-t-il, de rappeler que le pays n’est pas qu’un scandale géologique, comme on dit souvent. Mais, il est également un scandale culturel, une merveille culturelle. Sur les 5 villes africaines dites créatives, l’UNESCO classe deux villes de la RDC. Kinshasa, la ville de la musique et Lubumbashi, la ville artisanale de l’Art populaire.
Parmi les intervenants, le Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, André Kimbuta Yango. Il n’a pas su cacher la joie de voir sa ville devenir le carrefour de la culture congolaise et qu'elle fasse partie des villes créatives plébiscitées par l'Unesco.
Le Professeur Joseph Ibongo, Président du Comité d'organisation de la manifestation, a reconnu que la rencontre avec les hommes de la culture congolaise a pour but de stimuler les générations actuelles et futures sur le bien-fondé des loyaux services rendus à la Nation et à l’humanité.
La joie des lauréats
Les lauréats ont beaucoup aimé qu’ils soient honorés de leur vivant, plutôt que d’attendre leur disparition. Papa Noël, Compositeur et ancien guitariste soliste du groupe musical Ok Jazz, a salué l’initiative du pouvoir en place.
La mention spéciale est revenue à François Ngombe Baseko, alias Maître Taureau. Il a reçu deux médailles en or et en argent. Les mérites de l’Artiste, Auteur Compositeur et Guitariste Lutumba Simaro. Deux médailles en or et en argent pour lui.
Le photographe professionnel Torgha recommande aux jeunes de travailler dur. «Je suis très ravi de faire partie des lauréats du jour. Ceci est le résultat d’un travail bien accompli. C’est pourquoi, je profite de l’occasion pour encourager les apprentis photographes. Je les invite à exercer le métier avec amour et professionnalisme», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Jean-Marie Ntantu Mey, un des lauréats de la Littérature, artiste écrivain et Opérateur culturel, a fait savoir que la culture est le vecteur de la cohésion sociale, économique et politique. Il déclare : « Je suis très heureux, parce qu’après 40 ans de vie professionnelle, je suis honoré par mon propre pays ». Il propose au Gouvernement de renforcer les bibliothèques, les espaces culturels dans tous les coins du pays. En effet, tout passe par la culture. Rien ne peut se faire sans culture, résume-t-il.
Dans le lot de lauréats, on a honoré, sans que la liste ne soit exhaustive, Tshala Muana, Mbilia bel, Werrason, JB Mpiana, Reddy Amisi, Papa Wemba, Koffi Olomide, Verkys Kiamuangana, Lutumba Simaro, Abbé Makamba, Ntantu Mey, Maître Lyolo, Jacquie Shako, Maman Bipendu, Ngalufar, Jean Goubald, Lokwa Kanza, Masumu Debrindet alias Yala Kayala etc.
Présente sur le lieu, Madame l’épouse du Président de la République, Marie-Olive Kabila a personnellement remis des gerbes de fleurs à tous les lauréats.
Une année charnière pour Baudouin Banza
L’année 2015 qui s’achève a été riche en événements au ministère de la Culture et Arts. Le Ministre a réussi à remettre la SOCODA sur les rails. Banza Mukalay s’est aussi lancé dans la vaste campagne d’identification biométrique de tous les artistes sur l’ensemble du territoire national. Ce qui devrait permettre aux artistes de bénéficier de tous les avantages liés à l’exercice de leur métier. Tout indique qu’un vent nouveau souffle, désormais, dans ce secteur névralgique de la vie nationale.
La Pros.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat « Avec l'expression de mes hommages les plus déférents »
Honorable Président de l'Assemblée Nationale
Honorable Président du Sénat
Honorables Députés et Sénateurs
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Messieurs les membres du Gouvernement et Chers Collègues Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa
Madame la Bourgmestre de la Commune de Lingwala
Mesdames et Messieurs en vos différents titres et qualités.
C'est pour moi un grand honneur doublé d'un plaisir indicible de prendre la parole, ce jour, sur les perrons du palais du peuple, cet agora des temps modernes où le peuple s'exprime du fond de sa souveraineté. Lieu chargé d'histoires.
En liminaire, je voudrais ici, présenter mes vœux les meilleurs pour les fêtes de Noël et de nouvel an au Président de la République, Chef de l'Etat à qui je souhaite santé, prospérité et courage.
Le caractère hautement exceptionnel de la manifestation qui nous réunit ce jour n'échappe à personne.
Exceptionnel d'abord par la présence de la plus haute Autorité du pays, j'ai cité, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l'Etat.
Exceptionnel en suite par le nombre des lauréats, 90 au total. Exceptionnel enfin par leur qualité et leur diversité.
Ils sont issus de diverses disciplines, de la musique, de belles lettres, des arts vivants et l'artisanat, de l'architecture, de la photographie, de la critique d'arts, de la mode, de la publicité, du cinéma et de la sculpture. Ils sont venus de différentes provinces et de la diaspora.
Ce sont ceux-là qui vont recevoir des mains du Grand Chancelier des Ordres Nationaux, le Président Joseph KABILA KABANGE, la preuve de la reconnaissance de la Nation pour leurs exploits dans le domaine de la culture et des arts.
Aujourd'hui, la culture a pris rendez-vous avec elle-même au milieu d'un jour de grand soleil. La culture nous invite à célébrer les meilleurs de ses fils et filles.
A travers cette cérémonie, le travail de l'Esprit est magnifié, sublimé, porté au pinacle de la reconnaissance. C'est pour dire le culte du travail exigeant qui gagne en vertu, en dignité et en humanité, voila pourquoi, Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, nous ne vous remercierons jamais assez.
En regardant chacun des lauréats du jour, on devine l'auréole d'une âme, inventive, créative, anoblie par la forge de nos terroirs multiples.
En cela, la présente cérémonie se veut un rite fondateur d'une culture de reconnaissance du mérite, mérite du travail bien fait, un appel et une promesse d'un humanisme en partage, un appel à l'unité et à la fraternité des corps et des esprits dans la chaleur de la forge inventive.
Les lauréats nous appellent à la suite du Président de la République, à plus de fraternité, à plus d'amitié et à plus de dialogue.
Dialoguer c'est entendre, mais surtout écouter l'autre, dialoguer c'est regarder mais surtout voir l'autre, dialoguer c'est toucher mais surtout sentir l'autre. Chez nous en Afrique, le dialogue procède donc de notre culture.
La culture est l'élément essentiel qui rapproche les peuples et consolide la cohésion nationale. C'est pourquoi le Gouvernement de la République tient, désormais, à faire de la culture un vecteur du développement durable, car, en elle, une société vit et projette son avenir ses rêves, ses peines, ses craintes, ses espoirs, ses normes et ses valeurs, c'est la culture qui façonne les individus pour en faire les citoyens actifs et responsables.
C'est encore la culture qui propulse l'image d'un pays. C'est le lieu de nous rappeler que notre pays n'est pas qu'un scandale géologique, comme on dit souvent mais il est également un scandale culturel mieux une merveille culturelle.
C'est avec un bonheur renouvelé que je voudrais annoncer que sur les 5 villes dites 'créatives » que l'UNESCO vient de classer en Afrique sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité, deux (2) appartiennent à la République Démocratique du Congo, à savoir : la ville de Kinshasa sous la thématique de ville de la musique et la ville de Lubumbashi dans la thématique de ville artisanale dans l'Art populaire. Ce qui montre que notre pays est rempli de talents qui naissent et croissent.
Tous ces exploits se font grâce à votre impulsion personnelle. Impulsion qui garantit la liberté de pensée, sève de toute oeuvre de l'esprit.
Cher Lauréats, pour perpétuer cet esprit de reconnaissance de mérite, notre Ministère, s'apprête, à commémorer, en partenariat avec la Ville de Kinshasa, les Héros Culturels et Artistiques qui nous ont précédés dans l'au-delà. Célébration Sous le Thème «Banganga Bakenda ».
De même notre Ministère, dans le cadre de la politique culturelle définie par le Gouvernement, s'emploie à revaloriser en partenariat avec le Ministère du Tourisme, le patrimoine culturel matériel et immatériel, les sites historiques à travers la République, les sites liés à la traite négrière, à Nsiamfumu, Province du Kongo-Central, la Prison de transit, dans la Province du Haut Katanga, dans les sites du Maniema, à Nyangwe, Kabambare, Kasongo, etc.
Que me reste-t-il encore si non réitérer notre gratitude au président de la République, Chef de l'Etat qui, malgré ses multiples occupations a daigné présider personnellement cette manifestation. Preuve, si besoin en était encore, de son attention et son intérêt pour touts les secteurs de la vie nationale.
A tout le ghota intellectuel, culturel, économique et politique ici présent, je dis merci également.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo
Je vous remercie.