Banza Mukalay : » écrire c’est aussi dialoguer avec les autres «

Jeudi 26 novembre 2015 - 11:06

Ouvrant hier les 1ère journées congolaises du manuscrit à l’A.B.A.de Kinshasa
Une centaine de textes réceptionnés dont celui de feu Kinkela Vi Kansi

Les premières journées congolaises du manuscrit ont débuté hier mercredi 25 novembre au grand atelier de sculpture et de céramique de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalay Nsungu, remarquable de ponctualité, a exprimé sa fierté de voir tous ces écrits passer du rêve à la réalité.

Le ministre a, dans allocution, expliqué qu’écrire c’est aussi dialoguer avec les autres. Et pour cela il faut savoir se mettre à l’écoute des autres, les sentir.

Baudouin Banza Mukalay également a rappelé que le manuscrit peut être le réceptacle du meilleur et du pire des destins. Il a salué cette manifestation, qui compte faire parler les écrits. Avant de partir, le ministre a remis à trois auteurs des diplômes de participation.

Un ministre ponctuel

Le coordonnateur de cette activité, le directeur de l’Institut National des Arts (INA), le professeur André Yoka Lye Mudaba, a expliqué que les journées congolaises du manuscrit vont se subdiviser en deux parties : les expositions et les panels. Les premiers vont permettre au public de découvrir les œuvres sous forme de livres ou encore de simples écrits couchés sur papier. Les seconds vont voir les  » seniors « , écrivains confirmés, s’entretenir avec de jeunes auteurs.

L’intervenant a signalé que sur la centaine de manuscrits réceptionnés, quelques-uns ont retenu l’attention du comité de lecture, parmi lesquels un texte de feu Maître Moreno Kinkela Vi Kansi, ayant trait aux révoltes des étudiants de l’Université Lovanium, en 1969. Certains des malheureux étudiants avaient fini en prison, dans de très dures conditions de détention.

Lors de son intervention, le ministre honoraire Didier Mumengi, membre du comité d’organisation de la manifestation, a expliqué se battre pour que les livres soient détaxés, qu’ils ne suivent pas le même chemin que les objets de luxe. L’ancien ministre de l’Information a révélé avoir déjà rédigé un avant-projet loi.

Après la visite des différents stands, la journée a continué avec un premier panel intitulé :  » l’écrivain et la génétique de son œuvre « . Sous la modération de Richard Ali, était prévu les interventions du professeur Huit Mulongo, directeur général du Centre d’Etudes Littéraires et de Traitement de Manuscrits (CELTRAM), basé à Lubumbashi, au Haut-Katanga ; du professeur Masegabio Nzasu et de Jean-Claude Ntuala. Plus tard le public devait pouvoir assister à l’intervention des écrivains Vincent Lombume et Sinzo Aanza.

La génétique d’une œuvre littéraire

Interrogé, le directeur général de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Patrick Missassi, a dit sa fierté de voir le vénérable établissement de la commune de Lingwala abriter cette première édition des journées congolaises du manuscrit.

La cérémonie d’ouverture a vu des personnalités aussi diverses que le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Théophile Mbemba Fundu ; le dessinateur Asimba Bathy, le chanteur Blaise Bula ou encore le producteur et musicien Kiamwangana Mateta, dit  » Verckys « .

Aujourd’hui jeudi 26 novembre, il est prévu pour la deuxième journée des lectures poétiques et du slam. Il est aussi programmé, dans un premier panel  » la chaine du livre et l’édition en RDC : enjeux et perspectives  » avec des intervenants comme le Père Alphonse Abedi, des éditions Médiaspaul ou encore le professeur Léon Matangila, des éditons L’Harmattan.

Par Yves Mitondo