Pour entrer au stade, il fallait déployer les biceps. Difficile de se frayer un chemin. Même, le SG de la majorité présidentielle, Aubin Minaku était obligé de se faire escorter par des gros bras. Tout le monde voulait lui serrer la main. Ému par cette inondation populaire, Minaku a soulevé la main pour saluer les militants des partis membres de sa famille politique. Il avait osé mesurer la popularité de son chef au leader de l'Udps. Le président de l'assemblée nationale a cru bon. ''C'était trop risqué mais il voulait faire tomber ce mythe'', explique un de ses lieutenants. Natif de Kinshasa, Minaku connait bien les jeunes de la capitale. Il se met toujours dans leur peau. Et pour ça, il a eu droit plusieurs fois aux applaudissements frénétiques. Au podium érigé devant la tribune d'honneur du mythique stade Tata Raphael, les cardinaux de la MP se sont levés debout pour l'accueillir. Entre-temps, sur l'autre podium, un orchestre agrémentait la manif. C'est une chanson appelant les congolais à aller au dialogue. Ambiance de folie sur la pelouse. Des jeunes drapelets de Kabila en main, se couvrant des écharpes Cnc de Pius Muabilu ont cristallisé l'attention de plusieurs personnes. Même scénario sur l'autre bout du terrain. Des militants de la CCU de Lambert Mende conduits par Thierry Mosenepo entonnaient des chansons criant à la victoire du régime. Les jeunes Kabilistes, eux, brandissaient un carton rouge au vieux Tshikas dont la photo était barrée par une croix sur une pancarte.
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